Cacophonie
Par Kamel Moulfi – Habitués qu’ils étaient à une communication «institutionnelle» réglée comme du papier à musique et diffusée à partir des appareils du pouvoir et de ses organisations satellites, dans des formules stéréotypées qui ne laissaient aucun doute sur leur «atelier de fabrication», les journalistes et observateurs de la vie politique algérienne ont été désorientés ces derniers jours par les informations, et même les opinions contradictoires émanant de ces mêmes cercles. De toute évidence, la source n’est plus unique. L’impression qu’il y a plusieurs chefs d’orchestre est également donnée par les échos qui viennent du gouvernement et qui laissent penser que le Premier ministre est confronté à des ministres au statut spécial les autorisant à l’«indiscipline» (voir article Algeriepatriotique du 17 septembre 2013). Mais le plus flagrant aura été cette mise au point adressée par Abdelmalek Sellal non pas à la presse mais au nouveau patron du FLN, Amar Saïdani, qui a cru pouvoir jouer les porte-parole du pouvoir en annonçant un Conseil des ministres, toujours problématique. Aucune date n’a encore été fixée pour sa tenue, a répliqué le Premier ministre. La cacophonie se décline dans les organisations à la périphérie du pouvoir comme l’UGTA et le FCE (Forum des chefs d’entreprises) comme le montre la grosse fissure qui est apparue dans la tripartite à quelques jours de sa tenue. C'est à propos de la démarche pour maîtriser les flux des importations dont le montant constitue, selon les commentaires émanant des spécialistes, une menace pour l’économie à travers la balance de son commerce extérieur et la concurrence à la production nationale. Les positions de l’UGTA et du patronat sont contradictoires. L’UGTA, par la voix de son secrétaire général Abdelmadjid Sidi Saïd, prône le retour aux autorisations globales d’importation (les fameuses AGI) et le patronat, dont la position a été exprimée par Réda Hamiani, président du FCE, y est catégoriquement opposé. Naturellement, tout finira par «rentrer dans l’ordre».
K. M.
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