Saïdani, Ghoul et Benyounès vont annoncer une nouvelle alliance présidentielle à partir de Souk Ahras
Le FLN, le TAJ et le MPA sont déjà en ordre de bataille pour porter la candidature du président Bouteflika à un 4e mandat. Les trois dirigeants de ces formations politiques, respectivement Amar Saïdani, Amar Ghoul et Amara Benyounès, n’ont pas attendu que le Président termine sa longue convalescence pour se préparer à leur mission de «soutiens actifs» pour un autre mandat présidentiel. Ces trois chefs de parti comptent, en effet, se rencontrer lors d’une réunion (meeting) commune à l’est du pays pour annoncer la constitution d’une nouvelle alliance présidentielle qui restera, selon toute vraisemblance, ouverte à d’autres formations qui ont les mêmes orientations et motivations politiques. Leur réunion devra avoir lieu, apprend-on d’une source bien informée, dans la wilaya de Souk Ahras. Le choix d’une ville de l’Est n’est pas fortuit. Le chef de l’Etat a été accusé tout au long de ses trois mandats d’avoir privilégié la promotion à de hauts postes de responsabilité des gens de l’Ouest. Ces chefs de parti, qui se mettent d’ores et déjà en première ligne des «soutiens» d’un 4e mandat pour le président Bouteflika, préfèrent ainsi «patrouiller» à l’Est. Avant la cooptation d’Amar Saïdani à la tête de l’ex-parti unique, Amar Ghoul et Amara Benyounès avaient affiché leur intention de se substituer à l’Alliance présidentielle (FLN-RND-MSP) totalement disloquée. Mais la maladie du chef de l’Etat, tenu loin des affaires pendant plusieurs mois, a chamboulé leur agenda. Maintenant que la machine médiatique est mise en branle pour vendre l’image d’un président toujours convalescent mais qui est actif, et que le FLN a un nouveau chef, le dispositif d’attaque se met en place. Ce trio veut jouer les premiers rôles dans cette bataille pour la continuité. D’ailleurs, ils multiplient les déclarations élogieuses des bienfaits et des réalisations du président Bouteflika, qu’ils présentent comme d’abord le sauveur de l’Algérie exsangue durant les années 90 et, ensuite, comme un «homme d’Etat» dont l’expérience est indispensable pour la gestion de la période délicate actuelle. C’est ce que fait savoir Amar Ghoul, qui estime que l’Algérie des 38 millions d’Algériens n’a pas un autre homme de la trempe de Bouteflika, capable de diriger le pays «avec brio et efficacité». Le désormais ministre des Transports, éclaboussé par des scandales de corruption lié à l’autoroute Est-Ouest, considère que notre pays «a besoin de la sagesse, de l’intelligence et de l’expérience de Bouteflika dans le traitement des questions internationales». Comme lui, Amar Saïdani se charge d’actionner les réseaux de l’ex-parti unique favorable à cette nouvelle candidature du président sortant. Il est appuyé par Amara Benyounès dont le nouveau parti n’a pas encore trouvé ses marques sur l’ensemble du territoire national et qui compte jouer un rôle beaucoup plus médiatique. Ces trois partis seront assurément suivis du RND qui tiendra son 4e congrès en décembre. Il y a aussi cette faune de comités de soutien mis en veilleuse et qui sont prêts à reprendre du service dès que le signal leur sera donné. Cela sans oublier les milliers d’associations satellitaires qui doivent leur existence aux subventions massives de l’Etat. La machine électorale se met progressivement en place pour préparer le terrain à l’annonce officielle, avant la fin de l’année, du candidat qui devra, au cas où Bouteflika ne se présenterait pas, prendre le relais et reconduire le système actuel.
Sonia B.
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