Le PDG de Sonelgaz : «Il faut faire la part des choses entre le délit de gestion et la corruption»
Hôte ce dimanche de «L’invité de la rédaction» de la Chaîne III de la Radio nationale, le PDG du groupe Sonelgaz, Noureddine Boutarfa, ne pouvait éluder les nombreuses questions de la journaliste et des internautes relatives aux scandales qui secouent le secteur de l’énergie et des mines. Mais face aux risques de confusion entre la corruption proprement dite et les éventuelles interprétations de l’acte de gestion, la menace n’est jamais loin pour les gestionnaires du secteur public. Le PDG du groupe public d’électricité s’est donc attelé à tenter de fixer la limite entre les deux concepts qui est, dit-il «d’ordre éthique», tout en appelant les pouvoirs publics à adopter une législation qui «fait la part des choses» à ce sujet. «On ne peut pas dans un même texte mélanger les deux, ce n’est pas bon pour le gestionnaire qui risque d’être condamné pour un délit de gestion transformé en corruption. Il y a une part d’éthique», estime-t-il, plaidant pour la dépénalisation de l’acte de gestion, «mais pas la corruption». «Un corrompu, martèle-t-il, doit payer.» M. Boutarfa a, par ailleurs, annoncé la mise en place d’un partenariat entre son groupe et le conglomérat américain de l’électricité General Electric (GE) tendant à réaliser un complexe industriel de fabrication de turbines à gaz en Algérie, pour un investissement de 200 millions de dollars. La société en partenariat qui sera créée à cet effet sera détenue à 51% par Sonelgaz et 49% par GE. Le complexe produira à partir de 2017 entre six et dix turbines à gaz par an, soit une capacité de 2 000 MW, dont une partie pourrait être exportée, selon l’accord conclu entre les deux parties. M. Boutarfa table sur 2027, soit dix ans après la mise en service de l’usine, pour atteindre un taux de 80% d’intégration de la production avec des moyens nationaux. Le dirigeant de Sonelgaz a précisé que son groupe s’est lancé dans le développement d’une industrie nationale des équipements destinés au secteur électrique. Le projet en question s’inscrit, d’après lui, dans le cadre d’une stratégie de réalisation des infrastructures énergétiques, adoptée par son groupe en vue d’abandonner progressivement la formule clé en main dans la construction des centrales électriques. Sonelgaz négocie avec divers groupes internationaux d’autres partenariats pour fabriquer en Algérie des chaudières et des transformateurs électriques à grande puissance. Les négociations sur ce projet seront bouclées avant la fin de l’année, a assuré M. Boutarfa, sans fournir de détails. La mise en œuvre de cette stratégie prévoit également de créer une industrie nationale de composants électriques et de développer l’engineering de détails et d’approvisionnement qui permettra à Sonelgaz de réaliser des centrales électriques en lots totalement décomposés, a-t-il expliqué.
Amine Sadek
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