Egypte : l’organisation des Frères musulmans dissoute
La décision était dans l’air depuis quelques semaines. Mais c’est désormais officiel. Le juge des référés près le tribunal du Caire a prononcé, aujourd’hui mardi, l’interdiction de la confrérie des Frères musulmans de toute activité et le gel de tous ses avoirs et biens. Cette décision est politiquement légitimée par toute une série de mesures déjà prises par les nouvelles autorités égyptiennes à l’encontre des dirigeants de l’organisation islamiste qui, depuis le début des événements, ne cessent d’inciter à la violence et refusent toutes les offres de réconciliation. La première mesure fut l’évacuation des places publiques occupées par les manifestants pro-Morsi dans les grandes villes, suivie de la mise en détention des principaux dirigeants des Frères musulmans, dont le guide suprême Mohamed Badie, accusés d’atteinte à l’ordre public et à la sécurité nationale. Pour de larges segments de la classe politique, l’interdiction des Frères musulmans et de ses organisation satellites, dont le Parti de la construction et du développement, qui les représentait officiellement aux élections, paraissait être la seule solution envisageable pour espérer une reprise rapide du processus démocratique interrompu par l’intervention de l’armée et pour éviter un basculement plus organisé des partisans des Frères musulmans dans la subversion. Or, les islamistes n’ont pas attendu cette décision pour prendre les armes et s’organiser en mouvement de guérilla.
R. Mahmoudi
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