Des sources informées à Algeriepatriotique : «Tamazight sera consacrée langue officielle dans la Constitution»
Nous apprenons de sources informées que la mouture de la Constitution, qui sera présentée au chef de l’Etat, comporte la consécration de tamazight comme langue officielle. L’Algérie sera le second pays, après le Maroc, à adopter la langue amazighe dans sa Constitution. Son enseignement est obligatoire dans les régions berbérophones, mais les épreuves d’examen demeurent jusqu’ici facultatives. Ce sera la seconde décision «historique» prise par Bouteflika en faveur d’une revendication longtemps occultée et bannie, après la reconnaissance de cette langue comme seconde langue nationale suite à la révision constitutionnelle de 2003, annoncée dans le cadre des mesures d’apaisement et de réconciliation dictées par les événements du printemps 2001 qui avaient secoué la Kabylie. Cela devrait également mettre fin à une polémique, ancrée dans les milieux berbérisants algériens, qui considèrent que le statut actuel de la langue tamazight serait en deçà des attentes, voire même qu’il l’a davantage amoindrie. Elle permettrait dans le même temps de gagner les faveurs d’une région redoutée pour ses éruptions périodiques, qui ont de tout temps constitué une source de souci pour le pouvoir central et, plus encore, dans une conjoncture politique marquée par des manœuvres politiciennes tous azimuts, où l’on craint, comme toujours, l’instrumentalisation de la question identitaire à des fins de pouvoir. Nous avons appris aussi qu’en concomitance avec cette consécration annoncée, le Haut Commissariat à l’amazighité (HCA), organisme créé dans le sillage de la promotion de la langue et la culture amazighes, s’apprête à se lancer dans une vaste campagne de promotion de ce projet, en réactivant ses relais associatifs, nombreux et actifs en Kabylie. Projet qui sera certainement présenté comme un gage de soutien au chef de l’Etat et à sa politique.
Rabah Aït Ali
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