Un flash et un laïus
Par Kamel Moulfi – Actualisé – L’annonce faite par Amar Saïdani, le nouveau patron du FLN, se confirme malgré le démenti déguisé que lui a opposé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Selon certains confrères, Bouteflika présiderait un Conseil des ministres aujourd'hui. Si cette réunion se tenait, ce ne serait certainement pas parce que le Président serait en mesure de la présider, mais parce que la retarder davantage risquerait d'amplifier le scepticisme de ses détracteurs et renforcer leurs arguments s'agissant de son incapacité à continuer à diriger le pays. Certes, le Conseil des ministres a perdu depuis quelque temps déjà son ancienne fréquence, qui était pratiquement hebdomadaire. Ses séances ont commencé à s’espacer pour être remplacées par des conseils interministériels dirigés par le chef du gouvernement puis, quand l’appellation a changé, par le Premier ministre, comme c’est le cas actuellement. A la longue, plus personne ne trouvait anormal l’intervalle démesurément étalé entre ces réunions. Un autre fait est intervenu avec la maladie du chef de l’Etat et le Conseil des ministres est devenu un événement attendu non pas pour son ordre du jour, mais en tant qu’indicateur de l’état de santé du Président. Si la presse s’est mise subitement à s’intéresser à ce moment de la vie politique du pays, c’est moins pour son contenu qu’à cause de cette nouvelle signification qui lui est donnée. Les citoyens n'auront droit qu'aux quelques secondes habituelles à la télévision, la caméra montrant Bouteflika sous le meilleur angle, quelques secondes, puis balayant la salle avant de laisser place au laïus des présentateurs du JT qui s’en iront énumérer les instructions du Président. Cela ne changera rien à l’opinion des sceptiques qui scruteront les images à l’affût du moindre indice sur sa santé, pour en faire, faute de mieux, un élément d’analyse de la situation dans le pays et en tirer les conclusions qu’ils recherchent. Il est à se demander si cette façon d’observer la chose politique dans notre pays, occultant les vrais problèmes, n’arrange pas tout le monde.
K. M.
Post-scriptum : l'annulation du Conseil des ministres ne fait que confirmer le contenu de cet éditorial et la gestion brouillonne de la communication en haut lieu.
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