18 000 Marocains travaillent dans le trafic du carburant algérien
C’est une véritable industrie qui a été montée grâce à cette contrebande tolérée et même couverte par les autorités marocaines, confrontées aujourd’hui à une poussée dangereuse du chômage dans le pays. Et pour cause, les dernières mesures de répression prises par le gouvernement algérien en mois de juin, pour endiguer ce trafic qui saigne l’économie nationale, ont semé panique et désarroi chez nos voisins, notamment dans les régions frontalières, comme Oujda, où les populations vivent des revenus du trafic du carburant algérien qui est revendu au Maroc à un prix imbattable. Mesures qui ont, immédiatement, provoqué une hausse du prix du gasoil chez nos voisins qui fait craindre une révolte populaire, si rien n’est fait pour atténuer la tension qui perdure depuis quelques semaines. Selon des estimations fiables, les quelque 18 000 Marocains qui s’adonnent à ce trafic risquent aujourd’hui de se retrouver «sans emploi». Cette situation rappelle les retombées catastrophiques qu’a engendrées la fermeture des frontières décidée par Alger, suite à de graves accusations officielles proférées par Rabat contre les services de sécurité algériens au sujet de l’attentat terroriste de Marrakech du 24 août 1998 qui a fait 2 morts. A cette époque, ces mêmes populations se sont retrouvées du jour au lendemain privées du «gagne-pain» que leur assuraient les touristes algériens qui affluaient vers ce pays où ils s’approvisionnaient notamment en marchandises de contrebande. Cette situation de détresse a sans doute poussé ces Marocains à tenter le trafic de carburant.
R. Mahmoudi
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