Air Algérie lourdement condamnée par un tribunal français
Le Conseil de prud’hommes de Bobigny vient de prononcer une lourde condamnation contre la compagnie nationale Air Algérie, dans l’affaire opposant cette dernière à un de ses agents parisiens, employé au fret de Roissy, objet d’un «licenciement arbitraire». D’après l’énoncé du jugement dont nous détenons une copie, Air Algérie est tout simplement tenue de réintégrer l’agent en question, du nom de Chérif Mekidèche, suspendu de ses fonctions depuis cinq années, et même à lui payer des dommages et intérêts pour le traitement qui lui est infligé. La compagnie doit, en effet, verser au concerné en tout 22 000 euros au titre des préjudices, dommages et intérêts. En sus, le tribunal condamne la compagnie à afficher le jugement dans ses locaux à Paris et à Roissy. La section syndicale de la compagnie avait, à plusieurs reprises, mis en garde sa direction contre le licenciement de l’employé en question et ses conséquences sur les finances de la représentation, mais visiblement en vain. «Le prononcé du tribunal a été d’une grande sévérité contre Air Algérie à propos du traitement infligé à notre ami Chérif Mekidèche. Nous avions expliqué en juillet 2012 qu’aucune charge n’avait été retenue contre lui et nous enjoignions à la compagnie d’établir un dialogue. Nous n’avons pas été entendus et encore moins écoutés», dénonce le syndicat affilié à la CFE-CGC, pointant «une affaire mal gérée qui va coûter très cher à la compagnie». Le syndicat ne compte pas en rester là, puisqu’une action en justice sera intentée contre ceux qu’il considère comme «les auteurs du complot» contre l’agent licencié de manière, insiste-t-il, abusive. «Des surprises attendent les auteurs du complot contre Chérif Mekidèche. L’affaire va se poursuivre sur un autre terrain judiciaire et le doyen des juges s’en occupe. Certains intouchables vont se rendre compte qu’une immunité n’est pas suffisante. La justice est lente, mais elle ne s’est pas trompée», promet la représentation syndicale parisienne de la compagnie.
Amine Sadek
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