Pourquoi le secteur bancaire algérien n’a pas été affecté par la crise financière internationale
La déconnexion du secteur bancaire algérien du système financier international l’a prémuni des graves répercussions de la crise financière mondiale qui a secoué y compris les économies les plus solides. C’est en substance la conclusion à laquelle est arrivée la Banque d’Algérie (BA) suite à une étude consacrée à la stabilité du système bancaire algérien de 2009 à 2011. «Le secteur bancaire algérien ne dépend des marchés internationaux de capitaux que de manière très limitée, et ce, au travers des besoins éventuels de financement à court terme des banques étrangères opérant en Algérie», explique la Banque d’Algérie qui indique que le système bancaire algérien est exclusivement tourné vers le financement des besoins de l’économie nationale. De plus, relève la Banque d’Algérie, «dans le contexte d’un marché financier national peu développé, le financement des besoins de l’économie nationale est pour une très grande part assuré sous forme de distribution directe de crédits par les banques de la place, et non par le recours aux marchés internationaux de capitaux». Ce financement de l’économie apparaît à travers les chiffres de la BA qui note qu’à titre d’exemple, le financement intérieur des agents économiques non financiers a été assuré pour 97,9 % par le secteur bancaire en 2011, contre 95,5 % en 2010 et 94,5 % en 2009, et pour seulement 2,1 % par le marché financier (4,5 % en 2010 et 5,5 % en 2009). Le marché financier se limite au marché obligataire, tandis que le marché des fonds propres demeure quasi inexistant. Pour la Banque d’Algérie, le marché obligataire, bien qu’en croissance durant les années récentes (2004-2008), «ne fournit encore qu’un volume modeste de financements». La Banque d’Algérie met, par ailleurs, en exergue la batterie de mesures prises par les autorités pour tenter d’anticiper sur d’éventuelles répercussions de la crise financière mondiale sur le secteur bancaire local. Elle cite, notamment, l’élévation du capital minimum des banques de 2,5 à 10 milliards de dinars, le renforcement de la structure financière des banques publiques (remboursement anticipé par le Trésor d’obligations correspondant au rachat de créances non performantes, élévation des fonds propres de deux banques), la mise en conformité avec des nouvelles normes comptables aux standards internationaux et le renforcement des outils du contrôle prudentiel. La Banque d’Algérie insiste, sur un autre plan, sur le niveau de rentabilité (supérieur à 24%) du secteur bancaire algérien, dans ses segments public et privé.
Amine Sadek
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