Vous ne saviez donc pas ?
Par R. Mahmoudi – Après avoir chanté, pendant des années, les louanges de ce minuscule émirat transformé en géant qu'est le Qatar, et applaudi et couvert ses dangereuses connexions dans le Monde arabe, pour y semer le désordre et la violence, voilà que les médias occidentaux découvrent, tout d’un coup, le visage hideux qu’ils ont eux-mêmes tout fait pour cacher, et se mettent à jeter de l’opprobre sur un Etat «moyenâgeux», «esclavagiste» et finalement «indigne d’organiser une fête de l’humanité telle que la Coupe du monde de football». Tous les médias – journaux, télévisions et radios – se mettent de la partie, en publiant des articles et en diffusant des reportages, pour montrer les conditions dramatiques dans lesquelles on fait travailler des milliers d’Asiatiques dans la construction des infrastructures qui devraient servir pour le Mondial-2022 prévu dans ce pays. Mais, hélas !, le procès s’arrête là. Tout ce qui intéresse cette presse dominante et, par ricochet, les décideurs européens, c’est de trouver le prétexte le plus solide – celui d’un Mondial sous 50° semble ne pas suffire – pour le retirer définitivement aux Qataris. Le drame qui a touché des ouvriers népalais dans un de ces chantiers de la mort à Doha et le tapage politique et médiatique qui l’a entouré sont tombés à point pour ceux qui, à la Fifa notamment, ont réalisé très tardivement la bourde qu’ils ont commise, en cédant l’organisation d’un tel événement à un pays qui n’a rien de moderne, en dehors de ses tours et de cette boulimie irrationnelle et nauséabonde pour le prestige et le luxe. Or, le vrai procès n’a pas commencé. On peut comprendre que ces médias à la solde des puissances d’argent n’ont pas encore intérêt à tout dire sur le Qatar, à enquêter sur tous les dessous du «printemps arabe», sur les flots de sang qui coulent encore, à cause des guerres financées par le régent de Doha, sur son argent qui a corrompu tant de gouvernements et d’institutions, en Europe même, à commencer par cette même Fifa qui fait mine, aujourd’hui, de regretter sa décision.
R. M.
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