Louisa Hanoune : «Une rallonge de deux ans au mandat actuel de Bouteflika est une pure spéculation»
Au moment où plusieurs acteurs politiques de l’opposition et même des proches du cercle présidentiel évoquent avec insistance l’hypothèse d’une prolongation du mandat du président Bouteflika, par le biais d’un changement constitutionnel qui réintroduirait le septennat, Louisa Hanoune qualifie cette option de «pure spéculation». Plaidant pour un ajournement de la révision constitutionnelle envisagée par les hautes autorités, la pasionaria du Parti des travailleurs a déclaré, lors d’une conférence de presse au siège de son parti, que «l’option d’une rallonge de deux ans au mandat actuel de Bouteflika n’est que pure spéculation». Mme Hanoune justifie cette lecture par le fait que n’importe quelle loi ne saurait être rétroactive. D’après elle, «même si le chef de l’Etat procédait à l’inscription d’un septennat dans la future loi fondamentale, son mandat actuel ne sera pas concerné par la loi». Par contre, elle ne trouve aucun inconvénient à ce que le mandat présidentiel soit complètement ouvert. Elle rappelle à ce propos ce qui est pour elle un principe : «Toute limitation de mandat est une atteinte à la volonté populaire.» Elle milite, toutefois, en faveur du «droit de révocabilité contre les responsables». Un autre argument joue contre une telle option, selon elle. Il s’agit de l’absence de crédibilité de l’actuelle Assemblée nationale qui, de ce fait, ne peut assumer cette responsabilité de voter une quelconque proposition de révision constitutionnelle. Ce qui amène le Parti des travailleurs à réclamer, de nouveau, des élections législatives anticipées afin d’aboutir à la mise sur pied d’un «Parlement représentatif, expurgé des corrompus, des fraudeurs et du pouvoir de l’argent».
Amine Sadek
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