Tous des pions ?
Par Kamel Moulfi – Dernièrement, une occasion en or s’est présentée à Ali Benflis pour monter, comme on dit, au créneau et occuper une scène politique qui semblait n’attendre que lui. Aux journalistes qui le pressaient de franchir ce pas et de se lancer dans la bataille, en annonçant sa candidature à l’élection présidentielle de 2014, il leur a répondu de la façon la plus déconcertante en promettant une déclaration… ultérieurement. Quand ? Comme dans les carrefours, lorsque le feu sera au vert. Et qui actionnera ce changement de couleur ? Il n’est pas exagéré de dire que le candidat malheureux du printemps 2004 a été cette fois carrément décevant. En se positionnant dès maintenant dans la course à la présidentielle, comme l’a fait Soufiane Djilali, dont la candidature a été décidée par son parti Jil Jadid, il aurait contribué à donner une dynamique irréversible à un processus qui reste encore incertain. Soufiane Djilali a fait état de manœuvres tendant à reporter l’élection présidentielle prévue en avril 2004. Que ses craintes soient fondées ou pas, il a tenu à alerter l’opinion et particulièrement les candidats potentiels, dont Ali Benflis, pour qu’ils forcent les événements en se plaçant sur la ligne de départ. Le cas de l’ancien chef de gouvernement, rival de Bouteflika en 2004, est cité ici à titre illustratif d’une situation qui a de quoi intriguer les observateurs. En fait, Ali Benflis se mure dans un silence significatif. Il n’est pas le seul. Toutes les personnalités politiques se sont tues en même temps, comme si elles attendaient que quelqu'un donne le signal de départ. Les interrogations légitimes ne manquent pas de surgir. Allons-nous assister à un nouvel ersatz d'élection comme le pays en a tant connu ? On parle beaucoup de réformes politiques, mais quand sortirons-nous de ce système de cooptation qui touche tous les niveaux de représentation dans le pays, y compris le plus élevé?
K. M.
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