L’Algérie reste un marché juteux pour les groupes internationaux
Les grands scandales relatifs à l’octroi de marchés publics à coups de milliards de dollars à des firmes multinationales ne semblent pas freiner les investissements dans le secteur de l’énergie. Avec les mêmes procédés, de nouveaux grands marchés ont été en effet attribués ces derniers jours à des groupes internationaux. Il y a une semaine, le géant américain General Electric a décroché le marché relatif à l’équipement de six centrales électriques d’une capacité totale de 8 400 MW en turbines à gaz et à vapeur pour près de 2,4 milliards de dollars. Un marché de rêve qui a d’ailleurs été qualifié par le premier responsable de cette firme internationale d’«historique». Pourtant, le scandale qui a éclaboussé la Sonelgaz, et dont l’affaire est en justice, est lié notamment à un marché de construction d’une centrale électrique attribué à General Electric pour 2,3 milliards de dollars. Un montant jugé exorbitant par les spécialistes. Mais le PDG de Sonelgaz a tenu à clarifier les choses. Pour lui, il n’y a jamais eu corruption dans ces marchés attribués dans la totale transparence. Il admet cependant qu’il peut y avoir un «délit de gestion». Mais le secteur de l’énergie n’est nullement affecté par ces interminables feuilletons judiciaires relancés à chaque fois par de nouveaux rebondissements. D’ailleurs, au-delà des marchés publics, de grands groupes internationaux s’intéressent aussi à des projets en partenariat avec le privé algérien qui ne veut assurément pas rester en marge de cette «révolution énergétique» en préparation. Ainsi, le géant mondial du matériel électrique, Schneider, vient de conclure un contrat de partenariat avec Remelec Rouiba. Les deux entreprises vont, dans un premier temps, «lancer la fabrication de transformateurs de moyenne tension», a précisé Cherif Aberkane, PDG du groupe Remelec-Rouiba. Ce partenariat intervient au moment où Schneider cherche des débouchés en dehors des zones affectées par la crise de l’économie mondiale. Le chiffre d'affaires de l'une de ses entreprises a chuté de 60% en 4 ans avec le déclin du marché de renouvellement des transformateurs. L'usine de Rouen perd un million d'euros par mois depuis deux ans, selon les informations rapportées par des médias français. Durement affectés par la crise dans laquelle pataugent l’Europe et les Etats-Unis, les grands groupes internationaux se tournent vers d’autres pays. Il faut rappeler que selon une récente étude américaine, la croissance économique la plus importante en Afrique sera enregistrée dans les prochaines années en Algérie et au Nigeria. Même le marché de la téléphonie mobile sera stimulé par la croissance en Algérie et dans d’autres pays africains. Les grandes firmes internationales le savent et veulent être sur le terrain dès maintenant. Notre marché, soutenu par la rente pétrolière, attire bien des convoitises.
Sonia B.
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