Film controversé sur l’Emir Abdelkader : la smalah s’entredéchire
Le film en chantier sur l’Emir Abdelkader semble diviser les membres de la Fondation éponyme. La sortie médiatique de Mohamed Lamine Boutaleb en tant que président de la Fondation réclamant un droit de regard sur le scénario a été très mal accueilli par d’autres membres de cette Fondation dont Chamyl Boutaleb. Ce dernier se présente comme le vrai président. Dans un courrier adressé au quotidien El Moudjahid, suite au passage dans son forum de Mohamed Lamine Boutaleb, Chamyl Boutaleb atteste qu’il est président de la Fondation depuis mai 2012 et que Lamine Boutaleb ne représente plus que lui-même. Dans son courrier, Chamyl Boutaleb révèle, sans le vouloir peut-être, les luttes intestines à l’intérieur de la Fondation et nous apprend que finalement Mohamed Lamine Boutaleb s’entête à garder le poste du président après la fin de son mandat. Chose qui ne va assurément pas honorer le personnage historique pour lequel est dédiée cette Fondation. «Malheureusement, l’ex-président n’a pas accepté le résultat du vote, empêchant, depuis, les nouvelles instances dirigeantes élues d’assumer leurs fonctions, bafouant le respect de la démocratie et de la rotation dans l’exercice des responsabilités au sein de la Fondation, principe d’ailleurs respecté par les deux premiers présidents de la Fondation, Maître M. Ferhat et son S. E. M. I. Jazaïry», dénonce Chamyl Boutaleb qui rejette d’un revers de la main les déclarations de l’ex-président. «La Fondation Emir Abdelkader que je préside n’a pas à émettre de réserves et n’a aucun droit de regard sur un fait accompli concernant le projet de film sur l’Emir Abdelkader dont la presse nationale, suite à un communiqué, a annoncé qu’un accord de coproduction a été signé entre l’AARC et le CLS», souligne Chamyl Boutaleb qui affirme que la vocation de la Fondation qu’il préside n’est pas de produire des films ou de contrôler la production de films sur l’Emir. «La réalisation d’un film sur l’Emir n’a jamais été parmi l’un des objectifs de la Fondation (se référer aux statuts de la Fondation déposés auprès du ministère de l’Intérieur), ni même une revendication, mais plutôt le souhait de tous les Algériens sans exclusive», précise-t-il, estimant que «personne ne peut porter de jugement a priori sur un scénario dont on ne connaît pas encore le contenu». Pour Chamyl Boutaleb, «si la Fondation n’a pas été sollicitée, c’est à cause des treize années que l’ex-président (Mohamed Lamine Boutaleb) a passées à sa tête. Des années qui ont totalement mis à mal la Fondation, dénaturant l’image du l’Emir, ce fils de la Guetna, devenu pyramide universelle». Réaffirmant le caractère purement culturel et scientifique de la Fondation, Chamyl Boutaleb accuse même l’ex-président d’être un «opportuniste en mal de notoriété», citant en exemple «ce buste de l’Emir Abdelkader (louable initiative par ailleurs) qui ne représente ni le vrai visage de l’Emir (front, nez, moustache, bouche), alors que la tunique qu’il porte n’est pas un habit typiquement algérien». Descendant direct de l’Emir (5 générations), Chamyl Boutaleb pousse ainsi un cri de colère contre tous ceux qui cherchent à exploiter le nom d’Emir à des fins personnelles.
Sonia B.
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