Rapport sans appel du FMI : le Maroc est en faillite
Le dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI) est accablant pour le Maroc. Publié le 27 septembre dernier, ce rapport est resté jusque-là ignoré par les médias du Makhzen qui préfèrent continuer à déverser leur venin sur l’Algérie qu’ils accusent de tous les maux qui frappent le royaume. Le FMI fait état de la grave détérioration des conditions macroéconomiques du Maroc en 2012. La croissance a baissé à 2,7% alors qu’elle était de 5% en 2011. Le déficit est de 10% et la dette extérieure, qui s’est alourdie, est de 7,6% du PIB. Des chiffres qui donnent des frissons. Et ce n’est pas terminé. Le FMI a relevé le fait que le résultat financier de 2012 s’est éloigné de manière significative de l'objectif fixé par les autorités marocaines, accentuant ainsi la fragilité budgétaire du pays. Autre facteur inquiétant pour le FMI qui a accordé un emprunt au royaume chérifien l’année dernière, l’inflation galopante et le taux de chômage qui dépasse officiellement 9%. Le FMI vient ainsi confirmer l’état catastrophique des finances publiques marocaines. Cela a été relevé dans un bulletin secret de la Trésorerie générale du royaume (la caisse de l'Etat). Dans ce bulletin qui date du mois de juillet, il est fait état des recettes de l'Etat au premier semestre 2013 qui se sont élevées à 100 milliards de dirhams (10 milliards d’euros), alors que les dépenses ordinaires de fonctionnement se sont élevées à 113 milliards de dirhams (11 milliards d’euros). Les dépenses d'investissement ont été de 23 milliards de dirhams (2,3 milliards d’euros). Il apparaît donc clairement un déficit de 34 milliards de dirhams (3,4 milliards d’euros), entièrement financé par l'endettement. Pour rééquilibrer sa balance de paiement, le gouvernement marocain tablait sur l’ouverture des frontières avec l’Algérie pour mieux écouler ses produits de tous genres, dont le cannabis qui représente des recettes annuelles de près de 13 milliards d’euros. Mais l’Algérie avait exigé d’abord l’assainissement du contentieux existant entre les deux pays, notamment la question de l’indemnisation des Algériens spoliés de leurs biens durant les années 1990. Chose que le gouvernement marocain refuse de régler. Pis encore, il considère les dernières mesures prises par l’Etat algérien afin de réduire la contrebande du carburant comme un «acte de guerre», en ce sens que de nombreux Marocains profitaient du carburant algérien bon marché. Le trafic de ce carburant faisait fonctionner des centaines de milliers de véhicules et travailler quelque 20 000 Marocains. Voilà pourquoi le Palais royal et son pendant au gouvernement multiplient les diatribes contre l’Algérie. Et cet acharnement va assurément se poursuivre tant la situation socioéconomique et donc politique continue de se dégrader.
Sonia B.
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