Récupération des archives détenues par la France : l’Etat se contredit
Le débat sur les archives nationales retenues chez l’ancien colonisateur est relancé, après une déclaration du ministre des Moudjahidine, aujourd’hui jeudi, en marge des travaux du Sénat, dans laquelle il tente de justifier l’échec de toutes les démarches entreprises par l’Etat algérien pour récupérer ces documents. Il suggère même de ne pas trop espérer. Dans une déclaration à la presse, Chérif Abbas a indiqué que «dire que l’Algérie n’a pas encore récupéré la totalité de ses archives nationales existant en France parce qu’elle aurait peur de leur contenu qui lui nuirait est infondé et relève de la pure spéculation». Le ministre a argué du fait qu’une loi promulguée par les puissances coloniales au moment où les peuples étaient soumis stipule que toutes les archives saisies pendant la guerre devenaient propriété de l’Etat qui en a la possession. Mais pour autant, l’Algérie ne cessera pas de revendiquer la totalité de ses archives, affirme le ministre, «même si la démarche risque d’être longue, à cause des divergences de vue et d’analyses entre les deux parties», déplorant que «la partie qui a été récupérée est très minime». Cette déclaration tranche avec ce qu’avait annoncé le directeur du Centre national des archives, Abdelmadjid Chikhi, il y a quelques mois, en laissant entendre que les efforts déployés par la partie algérienne auprès des autorités françaises allaient rapidement donner leurs fruits. Il n’avait pas fait d’allusion à des contraintes objectives qui empêcherait l’Etat algérien de récupérer ses documents historiques.
R. Mahmoudi
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