Il n’y a pas de fatalité
Par Kamel Moulfi – Le spectre de la troisième guerre mondiale s’est éloigné, sans que l’on s’en rende compte, par un accord aux allures magiques entre la Russie et les Etats-Unis, en fait Poutine-Lavrov et Obama-Kerry, avec l’assentiment du principal pays concerné, la Syrie, c'est-à-dire Bachar Al-Assad. Le reste du monde a suivi. Moralité : la guerre peut être évitée par la négociation. Il est vrai que les discours belliqueux des dirigeants américains, immédiatement imités par Hollande et Fabius en France, relevaient plus de l’effet d’annonce destiné à impressionner et à bluffer, comme au poker, que d’une intention réelle de se lancer dans une aventure incertaine et même risquée pour les pays agresseurs. La lenteur mise à chercher à obtenir les accords des parlements et la hâte à se saisir de la planche de salut offerte par les Russes prouvent que les pays occidentaux n’étaient pas très chauds pour lancer les hostilités, sous la pression d’une opinion publique, chez eux, mais surtout partout dans le monde, dominée par les sentiments pacifistes, et des conséquences que les stratèges militaires n’ont pas cessé d’agiter face aux va-t-en-guerre. Certes, le danger d’une déflagration généralisée n’est pas totalement écarté. Pour l’heure, la situation en Syrie a repris ses dimensions d’origine, un conflit interne qui peut se résoudre par la voie du dialogue à condition de réduire les groupes terroristes constitués essentiellement de mercenaires islamistes. Les pays voisins qui contribuaient au pourrissement en soutenant les groupes armés, financièrement et en équipements, y compris en armes chimiques, semblent se soumettre à la logique imposée par la Russie et les Etats-Unis. Le plus heureux est, sans doute, l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, qui a toujours cru en une issue négociée et pacifique, et n’a pas cessé de déployer, dans ce sens, des efforts qu’il faut espérer voir couronnés de succès à l’occasion de Genève 2. Des événements plus graves requièrent l’attention du monde pour peu que les regards se tournent vers Lampedusa.
K. M.
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