Caricatures indécentes
Par Karim Bouali – La commémoration du premier anniversaire de la mort de Chadli Bendjedid a donné l’occasion à son frère de mettre fin à l’idée reçue selon laquelle l’ancien président de la République aurait été contraint par la hiérarchie de l’Armée nationale populaire à démissionner en janvier 1992. Non seulement c’est faux, mais la vérité, selon Khelifa Bendjedid, est absolument à l’opposé de cette thèse : Chadli a eu l’intention de quitter son poste, de son propre gré, dès début janvier et c’est l’ANP qui a insisté pour qu’il reste encore quelques jours le temps que le pouvoir s’organise, a témoigné son frère. On sait que la version qui raconte que des généraux ont poussé l’ancien président Chadli à annoncer sa démission a pris des allures de caricatures indécentes visant clairement à discréditer les institutions algériennes. Le mensonge a tellement été répété – sans démenti cinglant qui aurait rétabli la réalité des faits, il faut le déplorer – que tout le monde a fini par le croire, renforçant l’idée d’un coup d’Etat qui aurait été commis par ceux que l’on a appelés les janviéristes. C’est sur cette désinformation, qui a produit ensuite des tas de rumeurs fantaisistes, que les ennemis de l’Algérie ont bâti toutes leurs attaques contre notre armée et notre pays. Force est d’admettre que cette campagne politico-médiatique hostile à l’Algérie a été aidée par des nationaux enclins à gober toutes les couleuvres. Finalement, on découvre que l'armée est moins la cible de ces rumeurs persistantes que Chadli en est la victime, puisqu'il a pris sur lui de se retirer. Les islamistes lui ont «ôté» jusqu'à ce geste à la limite noble de partir de son plein gré, bien que l'armée ne le voie pas de cet œil, elle qui lui a toujours reproché d'avoir choisi la solution la plus facile en démissionnant, laissant derrière lui un pays entre les mains des extrémistes du FIS après avoir légalisé ce parti intégriste.
K. B.
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