Le Premier ministre libyen Ali Zeidan enlevé en plein Tripoli par un groupe terroriste armé
Un groupe islamiste armé libyen a annoncé, ce jeudi matin, avoir enlevé le Premier ministre, Ali Zeidan, en représailles à la capture d'un responsable d'Al-Qaïda par une unité d'élite de l'armée américaine, samedi dernier à Tripoli. Les ravisseurs, qui ont emmené de force Ali Zeidan alors qu'il séjournait dans un hôtel de la capitale, ont expliqué avoir agi ainsi parce que le gouvernement libyen avait aidé à la capture du terroriste libyen. «Son arrestation intervient après la déclaration de John Kerry concernant la capture d'Abou Anas Al-Liby, après qu'il a dit que le gouvernement libyen était informé de cette opération», a dit un porte-parole du groupe connu sous le nom de «Chambre des révolutionnaires» de Libye. Le Premier ministre libyen rentrait d’une visite éclair en Tunisie, dont la teneur n’a pas été rendue publique. Depuis le renversement du régime de Kadhafi, la Libye peine à rétablir l’ordre et à imposer un pouvoir politique central fort. Des affrontements entre tribus sont récurrents et deux régions ont, tour à tour, déclaré leur volonté de se séparer du reste du pays pour créer un Etat indépendant. L’intervention militaire franco-britannique dans ce pays voisin a créé un désordre total dans toute la région et menace la sécurité de plusieurs pays, outre la multiplication des tentatives d’émigration clandestine à travers la côte est de l’ancienne Jamahiriya désormais peu ou pas surveillée. Le dernier drame de Lampedusa, qui a coûté la vie à près de trois cents candidats à l’émigration clandestine d’origines érythréenne et somalienne, a provoqué un vent de colère et d’indignation au sein de la communauté internationale, mais personne, pour l’instant, ne pointe un doigt accusateur à l’endroit des pays de l’Otan qui ont conduit la Libye à une quasi-désintégration. La capture par les forces armées américaines d’un terroriste sur le sol même de ce pays «souverain», suivie par l’enlèvement du Premier ministre en pleine capitale, indiquent clairement que la situation va en s’aggravant à nos frontières est. Une situation qui n’augure rien de bon pour la suite des événements.
Karim Bouali
Comment (14)