Plus de mille Algériens expulsés de France depuis le début de l’année
Les Algériens arrivent en quatrième position des personnes expulsées de France durant les huit premiers mois de l’année 2013, avec 1 015 reconductions aux frontières, derrière les Roumains (2 700), les Tunisiens (1 880) et les Marocains (1 370). Ce sont les derniers chiffres rendus publics par la Police aux frontières française qui relève une baisse, ou plutôt un effondrement, du nombre des expulsions d’immigrés clandestins de l’Hexagone, atteignant 40% comparativement à la même période, soit les huit premiers mois de 2012. D’après ce bilan chiffré, le rythme moyen d'éloignement des étrangers en situation irrégulière est passé de 100 personnes par jour en 2012 à 60 par jour pour les huit premiers mois de l'année en cours, avec un total d'un peu plus de 14 800 éloignements. Ce qui a fait dire à certains observateurs, de l’autre côté de la Méditerranée, qu’à la fin de l’année 2013, le nombre total des personnes expulsées de France devrait être malgré tout très loin des 37 000 éloignements environ effectués par la police en 2012. Le bilan de la police a tout de suite été démenti par le ministère français de l’Intérieur qui, lui, estime à plus de 18000 le nombre de personnes expulsées, tablant sur 21 000 reconduites aux frontières durant l’année 2013. Comme cela était attendu dans une France où le discours anti-immigration du Front national semble gagner des pans entiers de la population, ces chiffres en baisse n’ont pas manqué de donner lieu à des critiques acerbes contre une politique jugée trop molle du gouvernement socialiste à l’égard de l’immigration. Ce dernier a cependant expliqué que «cette chute» des éloignements invoquée «est exclusivement liée à la baisse des retours aidés qui avaient contribué entre 2008 et 2012 à gonfler artificiellement les statistiques de l'éloignement». La droite française, qui était au pouvoir, jouait donc sur ces départs volontaires aidés pour gonfler les chiffres présentés comme étant ceux des expulsions. D’ailleurs, d’après les chiffres officiels, sur 36 800 éloignements de sans-papiers en 2012, environ 16 000 étaient partis grâce à ce dispositif de l'aide au retour, soit humanitaire (ARH, ouverte aux Européens), soit volontaire (ARV, pour les non-Européens). Si on soustrait ces derniers du chiffres global, on se rendra compte très facilement que, finalement, le nombre des expulsés serait stable, autour des 21 000, fixé comme objectif par le gouvernement français. On note, par ailleurs, parmi les autres nationalités concernées par ces expulsions, la présence des Albanais (710), des Bulgares (480), des Moldaves (410), des Chinois (380), des Turcs (320) et des Pakistanais (320).
Amine Sadek
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