Le roi du Maroc panique et s’avoue esseulé
C’est un souverain marocain complètement pris de panique qui s’est présenté devant les députés marocains, les implorant de se mobiliser afin de lui venir en aide dans le dossier du Sahara Occidental dans lequel il s’avoue presque vaincu. «La situation est difficile. Rien n'est encore tranché. Les manœuvres des adversaires de notre intégrité territoriale ne vont pas s'arrêter, ce qui pourrait placer notre cause devant des développements décisifs», admet-il. «Nous avons, en effet, constaté quelques défaillances dans la manière d'aborder notre cause nationale primordiale (la question du Sahara Occidental, ndlr), nonobstant les initiatives sérieuses entreprises par certains parlementaires, mais qui demeurent, malgré tout, insuffisantes», se plaint le roi du Maroc qui fait référence, dans son discours à l’Assemblée marocaine, à plusieurs reprises à des «adversaires» et des «ennemis» qu’il n’a certes pas nommés, mais qui sont facilement identifiables. «Je vous exhorte tous, encore une fois, à une forte mobilisation, une vigilance de tous les instants et des initiatives efficaces, aux niveaux interne et externe, pour contrecarrer les ennemis de la nation où qu'ils se trouvent, et pour déjouer les stratagèmes illégitimes auxquels ils ont recours», implore presque Mohammed VI qui va, malgré tout, jusqu’à livrer une explication à la débâcle marocaine dans le dossier du Sahara Occidental. «Ceci tient au fait que la majorité des acteurs ne se mobilisent avec force qu'en cas de danger imminent menaçant notre intégrité territoriale, comme s'ils attendaient le feu vert avant d'entreprendre quoi que ce soit», se lamente-t-il, s’avouant esseulé dans la défense de sa politique de colonisation du Sahara Occidental. Pendant que l’Algérie, par la voix de son tout nouveau ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a énormément assoupli son discours à l’égard d’un Maroc de plus en plus belliqueux, notamment par le biais de certains de ses médias et députés, Mohammed VI, se sachant sans aucun doute dépassé par les événements, préfère déterrer la hache de guerre afin de tenter de se tirer d’affaire. «Au lieu d'attendre les attaques de nos adversaires pour y riposter, il faut plutôt les acculer à la défensive, en prenant les devants, en anticipant les événements et en y répondant de manière positive.» Cependant, l’appel à la mobilisation du souverain marocain ne s’adresse pas seulement aux députés, mais à toutes les catégories de la société. «La question du Sahara n'est pas seulement de la responsabilité du roi, mais elle est également la cause de tous et de chacun : institutions de l'Etat, Parlement, conseils élus et tous les acteurs politiques, syndicaux et économiques, les organisations de la société civile, les médias et l'ensemble des citoyens», souligne-t-il. Pendant que son pays se débat dans une crise interminable, à tous les niveaux, le souverain marocain, au lieu d’aborder dans son discours les questions, notamment économiques et sociales, qui intéressent ses concitoyens, se trompe une nouvelle fois de cible et tente de les émouvoir avec des discours agressifs à l’égard de l’Algérie. Une tentative de diversion, en somme.
Amine Sadek
Comment (39)