Benmeradi : «La réécriture de l’article 87 bis est déjà faite»
Le controversé article 87 bis du code du travail devra été abrogé avant la fin de l’année. Pour le nouveau ministre, Mohamed Benmeradi, les dernières retouches sont en train d’être effectuées. Le texte devra faire l’objet de discussions lors de la prochaine tripartite. Après tergiversations, le pas semble ainsi avoir été franchi pour aboutir à une nouvelle formulation plus consensuelle. Les conditions sont «relativement meilleures», notamment pour le tissu économique, pour supporter «un choc» d’une telle révision. S’exprimant aujourd’hui sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le ministre a assuré que les conditions sont relativement meilleures. Le tissu économique est plus ou moins en mesure aujourd'hui de supporter un choc d'une révision de l'article 87 bis. Les conditions (de la révision) sont en train d'être assemblées au fur et à mesure pour être traitées». Cheval de bataille de la Centrale syndicale et de nombreux autres syndicats autonomes, l’abrogation de l'article 87 bis ne pourra que faire des heureux dans le monde du travail. Cet article décrié par les salariés depuis de longues années, stipule que le salaire national minimum garanti (SNMG) englobe le salaire de base, les primes et les indemnités, quelle que soit leur nature, à l’exception des indemnités versées pour payer les dépenses assumées par le travailleur. Sa révision qui a été maintes fois posée, permettra aux salaires de base inférieurs au SNMG (18 000 DA) un relèvement automatique. «Aujourd'hui, cette question est à même d'être tranchée.» «Il n'y a pas eu une demande d'abrogation de cet article, mais une demande de sa réécriture de manière à exclure de la composition du SNMG un certain nombre d'indemnités qui, effectivement, à la demande du partenaire social, ne devraient pas y figurer, comme l'indemnité de l'expérience professionnelle qu’il est tout à fait aberrant d'inclure dans le salaire de base», a-t-il précisé. Sur un autre volet, celui de la réforme du travail, le ministre estime que la finalisation du projet bute sur un sérieux écueil, à savoir le contrat de travail. «Aujourd’hui, nous ne sommes pas arrivés à un consensus sur des questions de fond. Il s’agit essentiellement de la durée du contrat de travail. Les différents syndicats font de la pérennité de l’emploi un combat d’avant-garde», a-t-il reconnu. Selon lui, les syndicats craignent que la flexibilité de l’emploi devienne précarité de l’emploi. Ils défendent ainsi ardûment le principe de la pérennité de l’emploi. Ce qui semble ainsi légitime pour les salariés. Mais le gouvernement n’entend pas abandonner cette réforme. Il prévoit son inscription à l’ordre du jour de la prochaine «tripartite sociale», qui aura lieu «au plus tard le début de l’année prochaine», a déclaré Benmeradi. L’UGTA va-t-elle accepter une telle réforme ?
Sonia B.
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