De mystérieux «bienfaiteurs» turcs ont distribué des centaines de moutons de l’Aïd en Algérie
Des hommes d’affaires turcs se présentant comme des bienfaiteurs ont été aperçus la veille de l’Aïd, à travers plusieurs quartiers et villes de l’arrière-pays, en train de distribuer des dons, notamment des moutons, à des associations sociales ou caritatives. C’est ainsi que des hommes parlant turc, déclarant être venus «faire œuvre de charité» en ces jours de fête musulmane, ont contacté une association religieuse dans une petite bourgade de la vallée de la Soummam (wilaya de Béjaïa) pour lui faire don de 40 moutons, laquelle association, présidée d’ailleurs par l’imam de la mosquée dudit village, a procédé le jour de l’Aïd à leur partage «équitable» au profit de quelques dizaines de familles jugées démunies. D’aucuns, à l’association et dans le village, s’interrogent comment ces étrangers ont réussi à prendre directement attache avec des organismes locaux, agréés par l’Etat et souvent très respectueux des lois et de la réglementation. Les membres de l’association eux-mêmes ignorent si ces étranges bienfaiteurs, étrangers de surcroît, ont eu l’autorisation de mener une telle activité sur le sol algérien. Ce qui pose à nouveau la question de la passivité et du laxisme des pouvoirs publics quand il s’agit de contrôler l’activité de ces réseaux étrangers dont les visées restent inavouées quand on connaît le rôle néfaste que joue actuellement un pays comme la Turquie dans l’endoctrinement et l’encadrement des mouvements de subversion dans le monde arabe, aux côtés de certains pays du Golfe. Cette intrusion rappelle aux habitants de la région la campagne de moralisation menée, à la veille du mois de Ramadhan, par un mystérieux entrepreneur qui avait loué des placards publicitaires géants le long de la route nationale reliant Béjaïa à Alger, mais qui a été obligé, quelques jours plus tard, de les retirer sous la pression de la population et des médias. Les autorités s’étaient alors distinguées par une attitude imprudente face à ce qui s’apparentait à des signes d’une salafisation rampante.
Rabah Aït Ali
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