Des footballeurs et des entrepreneurs pris en otages par le Qatar
Pas moins de trois footballeurs ont subi les affres d’une nouvelle forme d’esclavagisme à Doha, au Qatar, car retenus de force pour avoir exigé leurs salaires conformément à des contrats signés en bonne et due forme. Le Franco-Algérien Zahir Belounis et les ex-internationaux marocains Abdeslam Ouaddou et Youssef Hadji ont été «pris en otages» pour avoir refusé de signer un papier dans lequel ils renonçaient à leurs droits, à savoir plusieurs mois de salaire, contre un visa de sortie pour quitter le Qatar. Si les deux joueurs marocains ont pu quitter ce pays, Belounis, qui se trouve dans un état de forte dépression, reste coincé à Doha en compagnie de sa femme et ses deux filles. Il aurait reçu la promesse de retrouver sa «liberté» vers la fin du mois d’octobre, et ce, après avoir frappé à toutes les portes. Il avait même profité d’une visite de l’ancien président français Nicolas Sarkozy pour espérer rejoindre son pays, en vain. Son cas est plus compliqué puisque son contrat court jusqu’à juin 2015 ; son club Al-Jeïsh lui doit 21 mois de salaire. Ces footballeurs ne sont pas les seuls à vivre cette situation, l’entraîneur français Stephane Morello a lui aussi été pris en otage au Qatar pour avoir demandé son droit. En poussant les investigations un peu plus, nous avons découvert que des étrangers de différents secteurs d’activités sont eux aussi pris dans cet engrenage. Les entrepreneurs Jean-Pierre Marongui (français) et Nasser Al-Awartany, un Franco-Jordanien, ont été «sommés de renoncer à leurs parts et à l'argent qu'ils avaient investi, sans quoi ils resteraient retenus au Qatar», explique leur avocat, Me Berton, à RTL. Selon Youssef Hadji, qui s'exprimait dans L'Equipe, «il y a pas mal de joueurs étrangers qui ne sont plus payés, mais ils préfèrent se taire». C’est ainsi que se comporte ce pays qui s’apprête à accueillir le Mondial-2022, dont la désignation a fait l’objet de plusieurs scandales comme l’a révélé France Football. Il y a quelques jours, le 29 septembre 2013, le journal britannique The Guardian avait publié une enquête révélant que des «dizaines de travailleurs népalais sont morts au Qatar sur les chantiers du Mondial-2022 et que des milliers d’autres ont des conditions de travail inhumaines».
Réda B.
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