Insécurité publique
Par Karim Bouali – Les agents de l’ordre public portent-ils mal leur nom ou n’est-ce qu’une appellation de pure forme, sans effet sur le terrain ? Les citoyens sont de plus en plus nombreux à se poser cette question et à émettre des doutes sur le concept d’«ordre public» en s’interrogeant en même temps sur le contenu du serment prêté par les policiers dans le cadre de la noble profession qu’ils ont choisie. Leur impassibilité devant les actes d’incivisme est devenue fréquente. Il n’est pas rare de voir des policiers assister sans intervenir, comme s’ils se croyaient non concernés, à des provocations de jeunes voyous, visiblement drogués, contre les passants, les femmes étant évidemment les plus ciblées. Ces adolescents, dont l’âge ne dépasse pas souvent 14 ans, agissent en groupe et n’hésitent pas à agresser les gens. Ne parlons pas des vagabonds à la limite de la démence qui font ce qu’ils veulent dans la rue, y semant parfois la terreur. Les atteintes au cadre de vie et à la tranquillité des personnes, de diverses manières, restent souvent impunies. Il y a des exceptions, elles sont très rares et sont le fait surtout de policiers en civil qui surgissent avec la poigne qu’il faut. On ne peut pas dire que la police est absente, au contraire, elle est omniprésente, ses patrouilles en voitures sont incessantes, les sirènes qui sont presque constamment actionnées le prouvent, les sabots également, posés sur les véhicules en stationnement interdit, et les bilans régulièrement publiés par la DGSN l’attestent. Toutefois, les policiers dits de proximité qui circulent à pied n’interviennent pas suffisamment pour mettre fin aux rixes ou rappeler à l’ordre avec fermeté les voyous qui veulent imposer leur loi. Les experts ont signalé que l’incivisme, en apparence banal, est en fait le premier pas vers la délinquance. La tenue de policier a, en elle-même, un effet dissuasif, mais quand l’interpellation, dans le respect de la loi, s’impose pour ramener la tranquillité et la sécurité, on ne comprend pas que les policiers hésitent à le faire. Les policiers ont-ils ordre de n'agir qu'une fois qu'il y aurait du grabuge ? Que des passants se fassent agresser et qu'il y ait mort d'homme ? Est-ce que la prévention signifie laisser passer, laisser faire les voyous pour éviter que leurs acolytes n'embrasent la rue et donnent du fil à retordre aux services d'ordre ? Tout ceci pose la question de savoir ce qu'est la notion de sécurité publique chez les responsables sécuritaires.
K. B.
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