Le Canada soupçonne Sawiris de connivence avec le Mossad
Les rapports obscurs qu’entretient le magnat égyptien des affaires, Naguib Sawiris, avec les Israéliens n’ont pas laissé indifférent le gouvernement canadien qui vient de bloquer un de ses projets d’investissement dans le pays. Le scandale des écoutes américaines dans le monde étant passé par là, le Canada affiche publiquement sa méfiance à l’égard d’un milliardaire arabe, soupçonné depuis bien longtemps d’être un «contact» privilégié des Israéliens, les alliés les plus fidèles des Américains dans la région du Moyen-Orient. Au courant de cet enchevêtrement de «relations», le gouvernement du Premier ministre Stephen Harper préfère user du principe de précaution surtout que Naguib Sawiris comptait investir dans un secteur considéré comme très sensible, en l’occurrence celui des télécommunications. Le journal électronique Asrararabeya.com, qui affirme se baser sur un «rapport» dont il ne donne pas de détails, a assuré que la décision du gouvernement canadien a été prise en raison «des liens étroits» qu’entretient Sawiris avec Israël, affirmant que «ses» investissements dans le secteur des télécommunications au Canada «mettraient les conversations des Canadiens à la merci du renseignement israélien». Le milliardaire égyptien comptait en effet acquérir l'une des sociétés de fibre optique du pays pour 520 millions de dollars canadiens (504 millions de dollars américains). Une offre vite rejetée par le gouvernement Harper qui a finalement compris qu’on ne peut même pas faire confiance à ses propres alliés, puisque les Etats-Unis n’avaient pas hésité à espionner des pays qui sont dans son giron et ne constituant pas une menace pour sa sécurité. Le Canada, très proche allié et voisin des Américains, avait aussi été la cible des écoutes des services de renseignement américains. Ce qui a amené les Canadiens à adopter une posture de méfiance vis-à-vis de tout ce qui a un lien direct ou indirect avec les services américains. Et c’est vraisemblablement cela qui explique le refus des autorités gouvernementales canadiennes de donner suite au projet de reprise de la société de télécommunications par un Sawiris devenu persona non grata.
Amine Sadek
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