Bout de papier… vert
Par Kamel Moulfi – Les rebondissements médiatiques que connaît encore la retransmission par l’ENTV, à partir d’Ouagadougou, du match Burkina Faso-Algérie, confirment qu’il ne faut jamais négliger les détails dans lesquels, au contraire, on peut trouver l’essentiel de ce que l’on cherche. Dans ce cas, le détail, c’est «un petit bout de papier brandi à Ouagadougou et une phrase prononcée par le commentateur à la fin du match». Sans cela, l’affaire aurait gardé une dimension commerciale et sa conséquence aurait été limitée à un litige entre deux entreprises de télévision, la nôtre et celle des Qataris. Et, vu que les deux appartiennent à des Etats, la question aurait sans doute pu être réglée en haut lieu et on n’en parlerait plus. Mais «le bout de papier et le commentaire» ont chamboulé les données en en faisant un événement à caractère national pour les Algériens et, tout simplement, de gros sous pour les agents qui parlent au nom d’Al-Jazeera, puisque c’est de cette chaîne qu’il s’agit. Ce qui, au passage, nous rappelle que l’argent n’a pas d’odeur. Il n’avait pas d’odeur déjà il y a quelques années, pour les mêmes circonstances, au plus fort de la compétition entre notre pays et l’Egypte pour la qualification à la phase finale de la Coupe du monde qui allait se dérouler en Afrique du Sud. Cette période a été vécue par les Algériens, on s’en souvient, comme une grande épopée, avec même des allures épiques. La télévision algérienne avait été confrontée à la même situation, si notre mémoire est bonne. D’ailleurs, qui peut oublier les fameuses cartes qu’il fallait acheter pour voir le match à la télévision, la ruée vers les guichets où elles étaient vendues, l’argent qui a été brassé à cette occasion et – impossible aussi de ne pas avoir ce soupçon – les petites affaires qui ont été réalisées par certains, l’enrichissement facile pour être plus clair. Connaissant les magouilles qui ont sali depuis quelque temps le milieu du football en Algérie, le doute est permis.
K. M.
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