Me Brahimi : «Bouteflika n’a pas tenu ses engagements»
La célébration pour la première fois de la Journée nationale de la presse ce 22 octobre a offert à l’avocat et militant des droits de l’Homme bien connu, Me Miloud Brahimi, l’occasion de revenir sur les sujets brûlants de l’actualité journalistique marquée ces derniers mois par une succession d’atteintes à la liberté d’expression de manière générale. Invité du Forum hebdomadaire organisé par le quotidien Liberté, Me Brahimi, qui a rendu hommage aux combats des journalistes algériens, n’a, en effet, pas hésité à dénoncer ce qu’il considère comme «des velléités de verrouillage institutionnel» et «des tentatives d’infantilisation de l’opinion publique» dans notre pays. Et c’est dans cette optique qu’intervient, d’après Me Brahimi, la réaction du ministère de la Défense nationale à la chronique publiée par le journaliste d’El-Khabar, Saâd Bouakba, qui se retrouve «menacé de poursuites judiciaires pour un simple commentaire». Mettant en exergue «les pressions» que subit la presse algérienne de la part du pouvoir en place, Me Brahimi a tenu à relever, à ce propos, que le chef de l’Etat «qui avait bien promis de dépénaliser le délit de presse n’a pas tenu ses engagements». Mais là où l’avocat se montre très virulent, c’est lorsqu’il aborde le volet audiovisuel du secteur des médias en Algérie, ne mâchant pas ses mots quant aux dérives constatées dans le traitement de l’information et des évènements par les nouvelles chaînes de télévision privées. Me Brahimi qualifie, d’ailleurs, de «désastre absolu» la situation du paysage audiovisuel algérien, se montrant déçu que cette branche, «parmi les dernières au monde», n’ait pas suivi le chemin emprunté par la presse écrite qui a, dit-il, «malgré tout gagné sa liberté». L’avocat n’a évidemment pas manqué de tirer à boulets rouges sur la télévision publique qui, affirme-t-il, «refuse d’évoluer», considérant l’ouverture de l’audiovisuel algérien comme «inéluctable».
Amine Sadek
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