FLN : les redresseurs se préparent pour une nouvelle bataille
Le climat reste tendu au sein du Front de libération nationale. Le coup de force par lequel Amar Saïdani a été placé en été dernier à la tête du plus vieux parti d’Algérie n’a fait qu’envenimer la situation. Dans cette bataille sans merci que se livrent les redresseurs du FLN (soutenus désormais par les «pro-Belayat» ou les «légalistes») et le camp de Saïdani, il n’y a ni vainqueur ni vaincu, affirme une source interne au parti qui prédit le pire pour cette formation politique. Pour notre source, les animateurs du mouvement de redressement du FLN «sont loin d’avoir enterré la hache de guerre». «Ils n’ont pas capitulé. Ils sont armés de patience et prêts à dégainer au bon moment. A l’heure actuelle, ils regardent placidement le triste spectacle qu’offre l’équipe dirigeante devenue la risée des Algériens.» La convocation par Amar Saïdani du comité central pour le 16 novembre est évoquée avec beaucoup d’humour et surtout d’ironie au sein de ce mouvement qui, malgré les contrecoups subis, est loin de s’essouffler. Son chef de file, Abdelkrim Abada, a affirmé à la presse qu’il n’est pas concerné par cette réunion nulle et non avenue. Il a en même temps rappelé que rien n’est encore réglé au FLN et que les facteurs de crise sont toujours là. Le mouvement de redressement se dit convaincu qu’«à court terme, ceux qui ont applaudi et soutenu la désignation de Saïdani en tant que SG du parti font finir par se retourner contre lui». «Au FLN, il y a beaucoup d’opportunistes qui changent de position comme ils changent de veste. D’ailleurs, lors de l’hommage rendu récemment à la mémoire du bâtonnier Amar Bentoumi, décédé en mars dernier, plusieurs soutiens de Saïdani étaient aux côtés de l’ex-SG du parti Ali Benflis. Ce sont des gens qui veulent être toujours avec l’homme fort du moment. Demain, rien nous n’indique qu’ils ne vont pas aller soutenir le candidat Benflis, par exemple, à la prochaine présidentielle», ajoute notre source. Les redresseurs sont ainsi «sereins» et restent attentifs à l’évolution rapide de la situation. Ils attendent surtout l’issue de l’affaire pendante au niveau de la Cour suprême relative au fameux comité central tenu fin août dernier. Une réunion contestée par les redresseurs et les «légalistes», de surcroît déclarée illégale par le Conseil d’Etat. En attendant que la justice tranche définitivement dans cette affaire, le mouvement de redressement continue ses rencontres et poursuit ses contacts avec la base militante. Les ténors de ce mouvement à l’instar de Abdelkrim Abada, Rachid Boukerzaza, ancien ministre de la Communication, El-Hadi Khaldi, ancien ministre de la Formation professionnelle, Mohamed-Seghir Kara, ancien ministre du Tourisme, Mohamed Abada, Mustapha Cherchalli ou encore Mohamed Bourrezane, premier SG de l’UNGEA, pour ne citer que ceux-là, ne comptent nullement baisser les bras. La bataille risque d’être relancée à l’approche de la présidentielle.
Sonia B.
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