Djaballah demande l’application de l’article 88 de la Constitution
Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision Al-Arabiya, diffusé aujourd’hui vendredi, le président du Front pour la justice et le développement, Abdallah Djaballah, a de nouveau réclamé l’application de l’article 88 de la Constitution, qui autorise la destitution du chef de l’Etat s’il est jugé incapable, pour des raisons de santé, d’assumer ses fonctions. «Le premier magistrat du pays, a-t-il indiqué, se doit d’être en bonne santé, c’est une des conditions essentielles que doit remplir un chef d’Etat pour pouvoir assumer ses fonctions et ses responsabilités.» Djaballah a réitéré à cette occasion son appel aux partis politiques algériens pour boycotter la prochaine élection présidentielle «si toutes les garanties d’un scrutin transparent et honnête ne sont pas réunies». Selon lui, le boycott des élections «aurait l’effet d’un choc sur le peuple et peut amener les plus sages au niveau des centres de décision à réfléchir». Revenant sur la présidentielle de 2004, à laquelle il avait pris part, Abdallah Djaballah évoque «des pressions extérieures, françaises et américaines notamment», qui, selon lui, «auraient influé sur les résultats, au profit du président sortant». Il accuse le pouvoir d’avoir «tout fait pour briser et salir les partis et les personnalités crédibles», ajoutant que «le pouvoir a tenté de me corrompre, mais n’a pas réussi». Abordant les perspectives politiques, l’invité d’Al-Arabiya exprime ses doutes sur la crédibilité des institutions actuelles, y compris le Conseil constitutionnel et la Commission de surveillance des élections, et de leur capacité à assurer un scrutin propre. Il rejoint les partis et les personnalités qui ont exigé de retirer l’organisation des élections aux ministères de l’Intérieur et de la Justice pour la confier à une instance nationale indépendante, «à l’image de ce qui a été fait en Tunisie et en Egypte». Encore que, selon lui, la majorité des partis politiques algériens «n’ont plus une autonomie d’action ou de décision, puisqu’ils sont infiltrés par le pouvoir en place». Enfin, en réponse à une question sur l’Alliance de l’Algérie verte, qui regroupe des formations d’obédience islamiste, Djaballah estime que ce rassemblement «a été conçu sur la base d’un partage de postes, et non pas sur la base d’une union pour la concrétisation du projet islamiste».
R. Mahmoudi
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