Washington avise que Snowden pourrait révéler les pays qui ont coopéré avec les Etats-Unis
Des responsables américains ont prévenu plusieurs services de renseignement étrangers que l'ex-consultant de l'Agence de sécurité nationale américaine (NSA), Edward Snowden, pourrait divulguer les documents détaillant la coopération secrète de ces services avec les Etats-Unis, a indiqué aujourd’hui vendredi le Washington Post. Cette information du quotidien américain intervient au moment où plusieurs pays européens ont demandé des explications aux Etats-Unis sur des interceptions téléphoniques et électroniques effectuées contre eux, mais auxquels le gouvernement américain a rétorqué que tout le monde espionnait tout le monde. Citant des responsables américains, le Washington Post a indiqué que l'agent Snowden, exilé actuellement en Russie, avait pris avec lui des dizaines de milliers de documents de renseignement militaire, dont certains contiennent des renseignements «sensibles» sur des pays tels que l'Iran, la Russie et la Chine. C'est le cas de fichiers contenant des informations sur un programme géré à partir d'un pays de l'Otan contre la Russie, qui fournit des renseignements «précieux» pour l'US Air Force et la Marine, ajoute-t-il. De surcroît, certains de ces documents dont dispose Snowden se réfèrent à des opérations qui, dans certains cas, impliquent des pays qui ne sont pas connus, publiquement, pour être des alliés avec les Etats-Unis, ont encore précisé ces mêmes responsables. Selon eux, l'agent Snowden détient 30 000 documents relevant de l'un des services de renseignement américain en y ayant accédé à travers le «Système de communication de renseignements dans le monde entier» ou JWICS qui est le compartiment des informations «Top-secret/Sensible». A l'instar de l'affaire Wikileaks, ces mêmes responsables américains ont indiqué que dans l'affaire Snowden, «le problème fondamental est celui de la confiance» des services de renseignements étrangers vis-à-vis de leur homologue américain, qui doit être absolument préservée. «Nous dépendons, dans une très large mesure, des liens de partage de renseignements avec des partenaires étrangers qui sont pour la plupart des gouvernements», ont souligné ces officiels américains. A ce propos, ils ont indiqué que «lorsque ces services étrangers nous disent quelque chose, nous le gardons au secret. Et nous attendons la même chose d'eux. Mais si cette confiance est ébranlée, ces pays vont, au minimum, réfléchir à deux fois s'ils vont encore partager quelque chose avec nous ou pas».
R. I.
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