Comment le neveu de Khelil a échappé aux enquêteurs
Au fur et à mesure que l’enquête sur les affaires de corruption à Sonatrach avance, on apprend plus sur la fuite de l’ancien chef de cabinet de l’ex-président-directeur général de la compagnie nationale d’hydrocarbures, Mohamed Meziane. Si Réda Hemche ne croupit pas aujourd’hui en prison à côté de Mohamed Meziane, c’est grâce à son oncle, Chakib Khelil. Après un travail de fourmi, les enquêteurs en charge des affaires de Sonatrach ont pu reconstituer les faits et arriver à comprendre comment le neveu de l’ancien ministre de l’Energie a réussi à quitter le territoire national et échapper aux enquêteurs du DRS. Selon une source digne de foi, c’est Chakib Khelil en personne qui a averti Réda Hemche de l’ouverture d’une enquête et lui a conseillé de quitter l’Algérie au plus vite. Ce qu’il a fait sans tarder l’été 2009, quelque temps après le déclenchement de l’enquête par le Département du renseignement et de la sécurité (DRS). Grâce donc à son oncle, il a pu faire valoir son droit à la retraite anticipée en un temps record, prenant avec lui une grosse prime de départ en espèces sonnantes et trébuchantes. En moins d’une semaine, Réda Hemche a tout réglé et a fait ses cartons sans attirer le moindre soupçon sur lui. «La raison invoquée pour son départ à la retraite était l’état de santé de sa mère, très malade et hospitalisée aux frais de Sonatrach dans un hôpital de Genève. C’est ainsi qu’il a motivé auprès du PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, sa demande de départ à la retraite», relève notre source, affirmant que son départ n’aurait pas pu être effectué à temps n’étaient le concours direct et les «interventions» effectuées par Chakib Khelil en sa faveur. Si l’ancien ministre de l’Energie a agi ainsi, c’est pour éviter à Réda Hemche, considéré comme le cerveau des affaires de corruption au sein de l’entreprise nationale du pétrole, de subir l’interrogatoire des enquêteurs du DRS. Quelque temps plus tard, Réda Hemche réussit à vendre son appartement huppé sis à la cité Chabani au Val-d’Hydra, sur les hauteurs d’Alger, grâce à une procuration établie par le consulat général d’Algérie à Paris. Quand Chakib Khelil a été éjecté du gouvernement à la faveur d’un remaniement effectué en mai 2010, son neveu était déjà hors d’atteinte. Aujourd’hui, bien qu’il fasse l’objet d’un mandat d’arrêt international, Réda Hemche demeure introuvable. Mais des indiscrétions disent qu’il se trouverait aux Emirats arabes unis, après un court séjour en Turquie.
Sonia B.
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