Il fallait écouter Kadhafi
Par R. Mahmoudi – Le drame des boat-people se poursuit au large de la Méditerranée. Encore quelque sept cents émigrants clandestins, africains pour la majorité, ont été secourus dans la nuit de vendredi à samedi sur la côté de la Sicile. Alors que des dizaines de dépouilles, d’anciens naufragés, gisent encore au fond de la mer. Face à l’hécatombe qui se déroule dans leurs eaux territoriales, les pays européens sont dans la gêne. D’abord, parce qu’ils ont la responsabilité morale et même juridique de porter secours à des personnes en danger et parce qu’ils savent qu’ils n’ont aucune solution immédiate à présenter. Ces gouvernements européens savent pertinemment qu’ils sont en train de subir les contrecoups directs de la dislocation d’un pays du Sud, la Libye, sur lequel ils comptaient pour juguler ce flux d’immigrants venus d’Afrique centrale et subsaharienne, qui passaient par ce vaste continent désertique qu’est la Libye pour traverser vers l’Europe, par sa porte la moins hermétique, l’Italie. L’ancien guide libyen, Mouammar Kadhafi, a bien averti les Occidentaux, dans une de ses dernières harangues avant sa chute, que la destruction de son pays allait indubitablement ouvrir la voie à un déferlement incontrôlable de l’émigration clandestine vers l’Europe. Seul Berlusconi s’était montré, à ce moment-là, attentif à cette alerte de celui que les médias et dirigeants occidentaux nous présentaient comme un fou à lier. Mais lui-même était impuissant devant une «communauté internationale» décidée à démanteler la Libye.
R. M.
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