Démissions en cascade dans les rangs du MPA
Le parti d’Amara Benyounès traverse sa plus grave crise depuis sa création, en 2012. Selon nos informations, des vagues de défection sont enregistrées chaque jour, au niveau des structures locales de cette formation. Une véritable saignée qui prend ainsi au dépourvu la direction du parti, un mois après l’université d’été qui a été organisée à Mostaganem. Les militants de base reprochent à leur président, Amara Benyounès, de trop s’éloigner du parti et de ne plus se préoccuper des problèmes qui s’y posent depuis sa nomination au gouvernement, d’abord comme ministre de l’Environnement et de la Ville, puis du Développement industriel. Les cadres de ce parti craignent une ruée vers les partis «les mieux placés», comme cela se passe dans toutes les autres formations à la veille de chaque échéance électorale. Le MPA paierait aussi le prix du manque de lisibilité des événements politiques qui s’accélèrent, à l’approche de l’élection présidentielle d’avril 2014. Pour nombre de militants, la direction du parti donne l’air de tergiverser toujours sur le cap à prendre, même si son leader a été l’un des premiers à déclarer solennellement son soutien à la candidature de Bouteflika pour un quatrième mandat. Mais, curieusement, à l’approche de cette échéance, et au moment où les alliés politiques du chef de l’Etat – le FLN, TAJ et le RND – se démènent pour vendre le projet d’un quatrième mandat pour le président sortant, le MPA choisit de se mettre sur le carreau pour se retrouver hors circuit. En effet, depuis quelques semaines, au moins depuis son université d’été, où il a prononcé un discours, le président du MPA a brillé par son absence sur la scène politique. Arrivé en troisième position lors des locales de novembre 2012, le MPA a vite réussi à supplanter les anciens partis démocrates au niveau des institutions élues, mais ses rivaux crient que ces performances sont moins le reflet d’un ancrage dans la société que le résultat d’un dopage artificiel.
R. Mahmoudi
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