Attentat suicide à Sousse : Mezri Haddad avait prévenu
La Tunisie s’enfonce dans la violence terroriste. Un attentat kamikaze qui nous rappelle les méthodes de la nébuleuse Al-Qaïda, a été perpétré ce matin dans l’une des places de la ville balnéaire de Sousse, à quelques encablures d’un grand hôtel. Fort heureusement, hormis le corps du kamikaze déchiqueté, aucune victime n’a été enregistrée. Il s’agit d’un premier attentat kamikaze qui n’augure rien de bon pour ce pays qui vit essentiellement de ses recettes touristiques. Selon la presse tunisienne, le kamikaze, de nationalité tunisienne, s’appelle Mohamed Jalili Ayadi Ben Romdhane, né en 1992 dans le quartier populaire de Zahrouni, à la lisière ouest de Tunis. Il était accompagné de deux personnes à bord d'une voiture qui s'est évaporée dans la nature peu avant l'explosion. Dans la même matinée, un autre attentat à la bombe a été déjoué par les services spécialisés au mausolée de Bourguiba à Monastir. Les deux villes sont sous tension et les habitants sont choqués par cette montée inquiétante de la violence terroriste dans un contexte de crise politique entre l’opposition et le parti islamiste au pouvoir, Ennahda. Les autorités recommandent aux citoyens la vigilance, prévenant contre de nouvelles menaces terroristes. Cette menace est accentuée par des informations selon lesquelles le terroriste d'origine targuie Mohamed Ag Najem, mondialement recherché, se trouve sur le territoire tunisien depuis une semaine, arrivé de Libye. Plusieurs attaques terroristes ont été perpétrées contre des soldats tunisiens ces derniers mois. Dans un entretien accordé le 23 octobre dernier à Algeriepatriotique, Merzri Haddad, ancien ambassadeur de Tunisie à l’Unesco, avait dit craindre le pire pour son pays, indiquant que «le terrorisme va progressivement se déplacer des frontières et de la campagne vers les villes et les zones urbaines, là où il sera très difficile à éradiquer», qu’«il va se métastaser» et qu’«il ne fera pas deux victimes par-ci et deux égorgés par-là, au sein des forces de l’ordre et de l’armée, mais qu’il va faire plusieurs dizaines de victimes parmi la population». Si ces deux attentats n’ont pas fait de victimes, la menace terroriste ne fait que grandir. L’opposition accuse le gouvernement islamiste de laxisme envers les mouvements radicaux qui sèment la mort dans le pays. Face à cette situation, le Syndicat national des forces de sécurité, qui exige le limogeage des principaux directeurs nommés par le pouvoir politique, réclame l'autorisation du port d'armes en dehors des heures de service et la libération de tous les policiers arrêtés lors du soulèvement de 2011. Le syndicat demande également des moyens supplémentaires pour combattre le terrorisme qui, malheureusement, ne fait que commencer.
Sonia B.
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