Béjaïa : un P/APC défie le wali
Des centaines de citoyens ont répondu, aujourd’hui mercredi, à l’appel du président démissionnaire de l’APC de Tinebdar pour manifester dans les rues de la ville de Sidi-Aïch, chef-lieu de daïra, contre des décisions prises par l’administration et avalisées par le wali. Détenant la majorité absolue (8 membres sur 15), la liste conduite par l’ex-maire, Braham Bennadji, avait démissionné mardi dernier, lors d’une rencontre avec la population, pour protester contre la décision prise par l’administration d’agréer une association religieuse, parallèle, chargée de la gestion de la zaouia de Sidi Moussa, qui est une des plus importantes de Kabylie. Les élus démissionnaires accusent le wali de Béjaïa de violer la loi en légalisant une association créée par un groupe de six personnes, qui, selon eux, bloque tout projet dans la commune de Tinebdar. Pour eux, cet «agrément préfabriqué risque de créer la fitna au sein de la commune». Cette zaouia constitue un double enjeu, financier et foncier, de par les revenus importants qu’elle engrange et les assiettes de terrains qu’elle renferme. L’ex-maire accuse le wali d’avoir bloqué un projet de construction de 80 logements sociaux au niveau de sa commune, dont les travaux sont à l’arrêt, et un centre d’enfouissement technique. Après plusieurs démarches entreprises auprès du wali, les élus ont décidé de démissionner et de solliciter l’arbitrage de la rue. Il restera à régler le problème causé par cette démission collective des élus de Tinebdar. Cette situation est un cas d’école, puisque l’Assemblée ne peut plus dégager une majorité après le retrait des 8 élus, contrairement à d’autres cas où des APC bloquées sont gérées, conformément à la dernière circulaire ministérielle, par des secrétaires généraux.
Rabah Aït Ali
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