Les professionnels tunisiens du tourisme s’affolent
Les professionnels du tourisme en Tunisie, sous le choc, s’interrogent déjà sur l’impact de l’attentat suicide de Sousse sur leur activité. Premier du genre depuis la crise politico-sécuritaire née du fameux «printemps arabe», cet attentat inquiète les tours opérateurs qui sont confrontés à une nouvelle situation qui n’augure rien de bon pour l’avenir du tourisme en Tunisie, déjà en chute libre depuis le soulèvement de janvier 2011. L’inquiétude de ces professionnels du tourisme a été vite exprimée par le président de la Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV) Mohamed Ali Toumi, qui est intervenu au milieu de la journée sur une radio locale. Il a indiqué que ses collègues, joints au téléphone, lui avaient fait part de leurs craintes face à cette grave évolution du terrorisme dans le pays, qui prend désormais pour cible les lieux touristiques. Pour lui, si l’attentat suicide de Sousse n’a pas fait de victimes humaines, il a en revanche fait des victimes d’ordre économique, à savoir les professionnels du tourisme de cette ville balnéaire. Interrogé par les médias tunisiens, Ali Toumi ne cache pas son pessimisme quant à l’avenir du tourisme en Tunisie dans ce contexte de dégradation incessante des conditions sécuritaires. «Le plus urgent, aujourd’hui, c’est de mobiliser le personnel des hôtels (femmes de chambre, gardiens, agents d’accueil, jardiniers, etc.), pour qu’ils soient vigilants et débusquent toute personne louche dans l’environnement immédiat des établissements hôteliers et coopérer étroitement avec les agents de sécurité», a déclaré le président de la FTAV. Dans cette conjoncture difficile, les tours opérateurs envisagent de se réunir prochainement pour essayer de réduire l’impact de l’attentat sur leurs partenaires et évaluer ensuite l’impact économique de cet acte terroriste sur tout le secteur. Le tourisme constitue le poumon de l’économie tunisienne qui traverse une crise sans précédent. Plus d’un million d’Algériens se rendent dans ce pays voisin chaque année pour y passer leurs vacances.
Hani Abdi
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