«…, vive le roi !»
Par M. Aït Amara – Si Abdelmalek Sellal a dû répondre à un Amar Saïdani se répandant en invectives contre l’armée et les services de sécurité dans les médias étrangers, c’est qu’une guerre de succession se déroule déjà sous nos yeux, sans que nous nous en rendions compte. Dans les pléthoriques scénarii qui précédent l’élection présidentielle de 2014, tous les regards sont rivés vers le président sortant dont on ne sait pas si, oui ou non, il compte rempiler. Pourtant, à côté des tractations qui vont bon train dans les arcanes du pouvoir et les coulisses de l’opposition, il doit s’en passer des choses ! La réplique du chef de l’Exécutif, qui a pris sur lui de maintenir le contact en permanence entre le gouvernement et la population pour combler le vide laissé par l’absence du chef de l’Etat, prend toute sa signification : il n’existe pas un bloc soudé dans l’aréopage d’Abdelaziz Bouteflika, mais un ensemble disparate, allant du fidèle lieutenant au courtisan opportuniste, en passant par le grand commis de l’Etat politiquement incolore et confortablement installé entre les deux. Le noir total qui règne dans le «Palais du sultan» empêche de voir les manœuvres qui s’y déroulent, mais c’est connu à travers l’histoire de l’humanité, quand le roi perd pied, les premiers à préparer son cercueil sont ses plus grands louangeurs qui s’en iront crier, quand tout sera fini : «Le roi est mort, vive le roi !» En rappelant aux citoyens qu’il ne pouvait exister d’intermédiaires entre eux et le Président – allusion à Amar Saïdani, mais pas que –, Sellal se place dans la position de celui qui, tout en défendant le bilan de celui qui l’a hissé à ce poste, répugne à se considérer comme le mégaphone d’un système sourd aux revendications d’un changement radical du mode de gouvernance fossile, autour duquel des brontosaures ont dressé un mur infranchissable pour diviser et régner jusqu’à mourir étouffés par l’omnipotence.
M. A.-A.
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