Rabat a peur
Par Kamel Moulfi – Alors que l’Algérie attendait du Maroc que ses médias fassent preuve de retenue dans le traitement des faits se rapportant aux relations entre nos deux pays, voilà que ce royaume décide de rappeler son ambassadeur à Alger. Ce geste, que l’on peut qualifier sans exagérer de provocation, constitue-t-il une surprise ? Pas tellement. C’était même prévisible. Pour s’en convaincre, il suffit de revenir aux déclarations du porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères faites à Algeriepatriotique. Elles montraient déjà comment le Maroc allait crescendo dans sa campagne de dénigrement contre l'Algérie. Pourquoi en ce moment précis ? La réponse est à chercher dans le contexte. La provocation marocaine intervient au lendemain de la visite en Russie du vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, le général de corps d'Armée Ahmed Gaïd Salah. Cette provocation tombe également au moment où le prestige de notre armée est rehaussé par le dernier classement qui la place avant l'Egypte, un résultat qui traduit l’effort de professionnalisation soutenu, mais aussi l’efficacité de la riposte qui a mis en échec l'attaque de Tiguentourine dont il est évident qu'elle implique des services secrets étrangers, dont ceux du Maroc. En fait, l'Algérie dérange au plus haut point et pas seulement son très fragile voisin de l’ouest, mais aussi et surtout ceux qui ont dicté au roi de passer à une vitesse supérieure dans le pourrissement des relations avec l'Algérie car, au passage, il serait naïf de croire que ce pays est indépendant dans une telle prise de décision. Autre élément d’explication de l’affolement de Rabat : dès la nomination de Ramtane Lamamra, les médias marocains avaient donné un avant-goût de cette campagne en déclarant qu'il était «dangereux pour le Maroc». C'était un signal, en fait.
K. M.
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