Mise au point du général à la retraite Khaled Nezzar à un journal en ligne : ballons d’essai et tuyaux crevés
Un journal en ligne – Algérie Express – vient de nous apprendre que Sherlock Holmes a ressuscité, sous un nom d’emprunt, et qu’il a dressé sa guitoune à Alger. Mieux. Il a élu domicile chez moi. J’ai cherché partout où il a pu se cacher pour m’espionner. Finalement, j’ai retrouvé sa trace sous le paillasson de la porte d’entrée. C’est l’endroit idéal pour voir qui entre et qui sort. De cet endroit stratégique, il aurait vu passer des généraux. Des généraux en activité et des généraux à la retraite. Certains arboraient la mine patibulaire des comploteurs. Première question : comment a-t-il fait pour les reconnaître avec ses yeux pleins de poussière, le paillasson n’ayant pas été secoué depuis huit jours ? Deuxième question : comment ces imposants personnages (voir certaines caricatures) n’ont pas écrasé sous la semelle de leurs quarante-cinq fillette notre piètre espion tapi sous le tapis ?
Trêve de plaisanterie. En réalité, le but recherché par ces «dirigeables» est d’accréditer l’idée que l’institution militaire est en butte à des manœuvres de déstabilisation menées par des milieux qui auraient des objectifs inavoués. Qui mieux que le général Nezzar conviendrait pour un tel scénario ? Est-ce de la diversion pour faire oublier les incroyables insanités proférées par un chef de parti, l’incroyable M. Spoke, qui ciblaient une institution stratégique de l’Etat ? Ou tout simplement la poursuite de la stratégie offensive et provocante à laquelle nous assistons, médusés, depuis quelque temps ?
En ce qui me concerne, je déclare que les activités subversives qu’on me prête sont pures affabulations. Je les traite avec le mépris qu’elles méritent. J’ajoute que lorsque j’ai cru de mon devoir de dire mon point de vue personnel, concernant tel ou tel changement souhaitable, je l’ai fait d’une façon transparente et publique, avec pour seul objectif un meilleur équilibre des instituions stratégiques sur lesquelles repose la sécurité du pays, gage de sa stabilité. J’ai dit, lorsqu'une question m’a été posée récemment par un journaliste d’Ennahar TV, concernant les changements intervenus dans l’armée, que j’avais eu à me prononcer haut et fort qu’il était impératif d’éloigner, une fois pour toutes, l’Armée de la politique et de préciser et de séparer la fonction de vice-ministre de la Défense de celle du chef d’état-major, faute de quoi le spectre de l’Armée continuera à planer sur la politique. Je tiens à préciser qu’en disant cela, les sentiments de fraternité qui m’ont toujours lié avec ceux qui ont partagé avec moi bien des épreuves ne se sont jamais altérés. En me positionnant pour l’éloignement de l’Armée de la politique, mon seul souci est l’intérêt du pays et celui de l’institution que j’ai eu l’honneur de commander dans des moments très difficiles. Laissons les pratiques tortueuses qu’on m’impute à ceux qui ont l’habitude de les utiliser et qui continuent à pêcher en eaux troubles comme à leur habitude. Pour citer par son nom celui qui est actuellement, à son corps défendant, la cible de certaines plumes malveillantes et inspirées, le général Si Mohamed Tewfik Médiène, j’affirme simplement que l’amitié qui nous a toujours unis s’est encore bonifiée avec le temps.
Khaled Nezzar
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