150 migrants nigériens arrêtés alors qu’ils se rendaient en Algérie
Rien, apparemment, n’arrête les migrants nigériens dans leur quête de meilleures conditions de vie. Même pas la fin tragique qu’ont connue, il y a quelques jours seulement, près d’une centaine de leurs concitoyens qui ont péri dans le désert au cours de leur odyssée funeste. Ainsi, 150 Nigériens qui s’apprêtaient à prendre la direction du territoire algérien ont été arrêtés vendredi et samedi. Selon la presse locale, ces interpellations sont le résultat d’un durcissement des autorités de Niamey, qui ont annoncé toute une série de mesures pour lutter contre l’émigration clandestine depuis que le drame de la semaine dernière a été révélé à l’opinion internationale. Les migrants venaient d’Assamaka, la dernière localité nigérienne avant Tamanrasset, la grande ville du Sud algérien, qui était la destination initiale des 92 migrants nigériens décédés. Parmi les autres mesures prises par le gouvernement nigérien figure, notamment, la fermeture des «ghettos» d’Agadez, ces habitats très précaires où vivent les clandestins avant la poursuite de leur voyage vers le nord. Pour rappel, quelque 92 migrants – essentiellement des femmes et des enfants – sont morts de soif en octobre dernier dans des conditions choquantes alors qu’ils traversaient le désert pour rejoindre l’Algérie. Seuls 21 ont survécu. La presse locale a, par ailleurs, révélé qu’une Nigérienne vivant à Tamanrasset, qui avait organisé le voyage pour les 150 migrants interpellés, a été écrouée à Arlit (nord du Niger). Ce n’est pas la première fois qu’un tel phénomène de migration collective est signalé dans cette région en butte à une misère des plus horribles. Selon l’ONU, près de 5 000 migrants ouest-africains, dont de nombreux Nigériens, ont transité chaque mois entre mars et août 2013 par Agadez. Leur principale destination est la Libye, vue comme une porte d’entrée pour l’Europe depuis la chute de Mouammar Kadhafi, mais aussi l’Algérie où beaucoup de ces migrants s’installent à l’extrême sud, à Tamanrasset en particulier, en quête d’un travail ou tout simplement pour vivre de la mendicité.
Amine Sadek
Comment (4)