Amar Saïdani reçoit l’ambassadeur de France à Alger
Amar Saïdani a reçu, aujourd’hui mercredi, dans les locaux du FLN à Hydra, l’ambassadeur de France à Alger. Rien n’a filtré sur la teneur des discussions entre les deux hommes ni sur le motif de cette visite. Le secrétaire général du FLN, qui a réussi à se mettre au-devant de la scène politique nationale depuis son intronisation forcée à la tête de l’ex-parti unique en multipliant les attaques contre l’armée et le Premier ministre, s’est érigé en porte-parole du chef de l’Etat. Il multiplie les initiatives pour créer une nouvelle alliance politique, en vain. Ni le FFS ni d’autres partis sollicités n’ont daigné donner une suite favorable à sa demande. Saïdani a également tenté de charmer les paysans algériens en les réunissant pour écouter leurs doléances. Mais le plus important, c’est son omniprésence médiatique et ses nombreuses interviews accordées aux médias étrangers où il livre des critiques acérées à l’égard de l’institution militaire et de la classe politique. Des entretiens sulfureux qu’il accordés à l’agence britannique Reuters et à la chaîne arabe à capitaux saoudiens, Al-Arabiya, dans lesquels il accable le Département du renseignement et de la sécurité (DRS) et appelle à la création d’un «Etat civil» en renvoyant les «militaires dans leurs casernes». Défendant bec et ongles un 4e mandat pour Bouteflika, Saïdani aura assurément évoqué l’échéance présidentielle de 2014 avec l’ambassadeur français, lui qui est à la manœuvre depuis deux mois. La cooptation de Saïdani à la tête du FLN s’inscrit selon toute vraisemblance dans le sillage du dispositif mis en place pour la «réussite» de la prochaine échéance électorale. Il se charge d’ores et déjà de bien chauffer le bendir, avant l’entrée sur scène de la troupe qui jouera pleinement la nouvelle symphonie présidentielle. Une symphonie à laquelle a eu droit en avant-première l’ambassadeur de France à Alger. En attendant le défilé devant les bureaux de Saïdani d’autres chanceliers.
Sonia B.
Comment (16)