Dans un discours fielleux et provocateur, Mohammed VI déclare l’Algérie «pays adversaire»
Dans un discours vraisemblablement enregistré à Dubaï et diffusé mercredi soir à l’occasion de la commémoration de la «marche verte», le roi du Maroc, Mohammed VI, n’a affiché aucune volonté d’apaiser la tension avec l’Algérie, ni exprimé le moindre regret sur le grave incident dont un nervi actionné par le Makhzen s’est rendu coupable en profanant l’emblème national algérien, un 1er Novembre, à Casablanca. Il a, au contraire, usé d’un ton méprisant, en désignant l’Algérie sous la formule générique et réductrice d’«adversaire du Maroc». Mohammed VI s’est, d’entrée, attaqué à l’Algérie et à son président, sans les nommer, pour riposter au message adressé par Bouteflika à une conférence internationale sur le Sahara Occidental organisée à Abuja, évoquant les atteintes aux droits de l’Homme dans les territoires occupés par le royaume du Maroc. Tout ce que le souverain alaouite a eu comme réponse, c’est de dire : «Est-ce concevable que les droits de l’Homme soient respectés dans le Nord et ne le soient pas dans [ses] territoires du Sud ?» Plus provocateur encore, il déclare que son pays «refuse de recevoir des leçons en la matière, surtout de la part de ceux qui bafouent systématiquement les droits de l’Homme. Quiconque souhaite surenchérir sur le Maroc n’a qu’à descendre à Tindouf et observer dans nombre de régions alentour les atteintes portées aux droits humains les plus élémentaires», allusion claire à l’Algérie. L’air fatigué et malade et s’exprimant avec difficulté, Mohammed VI consacrera tout le reste de son discours, qui durera une vingtaine de minutes, aux «perspectives de coopération» entre son pays et l’environnement africain et notamment subsaharien, en se targuant d’avoir joué un rôle important dans le règlement de la crise malienne et réussi à juguler l’émigration clandestine qui transite par son pays.
R. Mahmoudi
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