Benhadj incite les Frères musulmans à la violence armée
Dans un entretien à Al-Jazeera, diffusé ce jeudi, l’ex-numéro deux du FIS dissous incite les Frères musulmans en Egypte à prendre les armes contre le gouvernement en place, en justifiant ce choix par «le droit de se défendre contre l’arbitraire et l’oppression», et en s’appuyant notamment sur une fatwa, scolastique et bancale, de Mohamed El-Ghazali qui autorise les musulmans à recourir à la violence armée dans le cas où «leurs dirigeants sont arrêtés et leurs livres et radios confisqués». Par extension, il justifie le choix adopté par son ancien parti pour arriver au pouvoir. Il veut faire croire que si les dirigeants de l’ex-FIS n’avaient pas été en prison, en juin 1991, son parti n’aurait pas basculé dans la violence. Revenant sur cet épisode de l’interruption du processus électoral de décembre 1991, Benhadj s’obstine à dire que «c’est l’Etat qui a utilisé les armes contre ceux qui avaient été élus par le peuple». Il lâche que si lui-même n’a pas pris les armes, «les autres, sous le poids de l’injustice et de la répression, auraient le droit de le faire pour se défendre, à condition qu’ils n’agressent pas autrui et que la résistance à l’arbitraire ne devienne pas arbitraire». Or, tout le monde le sait, l’incorrigible prédicateur de la mosquée de la Sounna n’a jamais condamné aucun des massacres commis et revendiqués par les groupes activant sous la bannière des GIA et des organisations terroristes issues du parti dissous. Au contraire, il a toujours béni leurs actions, avant et après son emprisonnement. D’ailleurs, à ce jour, il continue, même coupé de ses ouailles, à promouvoir cette propagande légitimant le recours à la subversion sous toutes ses formes, en essayant, il est vrai, d’emprunter un lexique plus adapté à l’environnement. La protestation islamiste en Egypte est venue, pour lui, comme un tremplin pour relancer tous les mots d’ordre qui ont fondé la démarche de l’ancien FIS. Il va jusqu’à plaider, dans cet entretien à la chaîne qatarie, pour la légalisation des milices armées pour empêcher, dit-il, que «l’Etat n’abuse de ses moyens de répression». Interrogé sur les perspectives politiques en Algérie, Ali Benhadj juge que les prochaines présidentielles seront décisives pour l’avenir du pays : «Soit elles ouvriront des perspectives d’espérance pour tout le peuple, soit elles le plongeront dans le chaos», résume-t-il, sans donner toutefois d'explication.
R. Mahmoudi
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