La Fondation Kennedy à John Kerry : «Il faut ouvrir le dossier des Sahraouis tués et ensevelis dans des fosses communes»
Très engagée dans la défense des droits de l’Homme à travers le monde, la Fondation Kennedy interpelle vivement le secrétaire d’Etat américain à l’occasion de sa visite diplomatique au Maroc et du déplacement du roi Mohammed VI le 13 novembre aux Etats-Unis. La Fondation demande à John Kerry de peser de tout son poids pour que le Maroc comprenne que la communauté internationale ne pourra plus tolérer l’atteinte aux droits de l’Homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental. «Nous croyons qu'il est impératif que ce dossier des droits humains devienne une priorité du gouvernement marocain comme pour le gouvernement américain», a relevé d’emblée la Fondation, rappelant que le Sahara Occidental est occupé par le Maroc depuis 1975, et ce, en dépit du fait que les Nations unies et la grande majorité des pays n'ont jamais reconnu la souveraineté du Maroc sur ce territoire. La Fondation Kennedy souligne également, dans sa lettre à Kerry, que le Maroc n’a jamais voulu permettre au peuple du Sahara Occidental d’exercer son droit à l’autodétermination. La Fondation met en avant les violations des droits de l’Homme dans ces territoires qui restent à libérer. «Nous avons tous visité le Sahara Occidental et les camps des réfugiés en Algérie où des milliers de Sahraouis vivent en exil. Nous avons écouté de nombreux témoignages qui parlent des violations des droits humains commises par l'Etat marocain. Nous avons eu des preuves sur l’existence de disparitions forcées, de torture, d’arrestations arbitraires, de brutalité policière et d’intimidations. Ces exactions se poursuivent sans relâche, en partie, parce qu'il n'y a pas de groupe ou de mécanisme international sur le terrain pour surveiller ces violations», affirme Kerry Kennedy, présidente de cette Fondation. La Fondation veut également que les Etats-Unis se penchent sur de nombreux crimes du passé non résolus à ce jour. Elle fait état de la découverte récente de fosses communes de victimes de l'occupation marocaine dans les années 1970 au Sahara Occidental par des anthropologues espagnols. «Ces charniers sont d'une grande importance pour les familles des disparus. Il est extrêmement important que le Maroc fasse le nécessaire pour protéger les charniers afin de préserver les droits de ces proches des victimes et que des enquêtes appropriées soient effectuées», soutient encore la Fondation pour laquelle il est primordial et urgent d’élargir le mandat de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara Occidental (Minurso) afin qu’il inclue la surveillance des droits de l'Homme. La Fondation précise à John Jerry que le Maroc a constamment bloqué la création d'un tel mécanisme. «Au printemps dernier, le gouvernement américain a joué un rôle crucial dans la protection des Sahraouis en proposant un mécanisme de surveillance des droits humains qui serait ajouté au mandat de la Minurso. Cette proposition n'a pas été adoptée, mais une autre occasion va se présenter, car le mandat est renouvelé chaque année», souligne la Fondation, qui espère que cette question sera définitivement prise en charge. La Fondation rappelle sa position favorable à un référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui afin de libérer cette dernière colonie d’Afrique.
Sonia B.
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