Saïdani fait signer une motion de soutien à Bouteflika
Amar Saïdani, qui fait les choux gras de la presse depuis le tout dernier remaniement gouvernemental, n’a pas attendu longtemps pour répondre à ses adversaires. A leur tête Abderrahmane Belayat qui affirmait il y a quelques jours que le candidat du FLN n’est pas encore choisi. Le secrétaire général du FLN a, en effet, voulu prouver le contraire, aujourd’hui, en faisant voter une motion de soutien à la candidature d’Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat. Une candidature qu’il défend bec et ongles depuis son parachutage à la tête de ce parti en août dernier. Cette motion a été approuvée par les mouhafadhs réunis ce matin au siège national du parti. Convoquée à la hâte, cette rencontre avec les mouhafadhs n’a été, en réalité, organisée que pour avaliser «le soutien» annoncé et assumé par Saïdani à un quatrième mandat pour Bouteflika. Cette opération, qui va assurément exacerber davantage les tensions au sein du parti, intervient au moment où Amar Saïdani est mal en point, frontalement attaqué par les contestataires réunis autour de l’ex-coordinateur du bureau politique, Abderrahmane Belayat, et du chef de file des redresseurs, Abdelkrim Abada. Les deux meneurs de cette nouvelle vague de contestation insistent sur le fait qu’«Amar Saïdani, placé SG du FLN illégalement, ne représente que lui-même et que ses propos n’engagent que sa personne». D’ailleurs, ils poursuivent leurs rencontres de concertation pour convaincre le plus grand nombre de membres du comité central de ne pas participer à la session prévue par Saïdani les 15 et 16 novembre. Il faut dire qu’en s’attaquant à l’institution militaire – plus particulièrement son département du renseignement et de la sécurité – ainsi qu’au Premier-ministre, Amar Saïdani s’est attiré les foudres des caciques du FLN et de ceux qui, jusque-là, ont joué la carte de la neutralité. «Au bout de deux mois, il a réussi à se mettre à dos une bonne partie des cadres du parti», commente un cadre du FLN. Occupant le devant de la scène politique depuis septembre dernier, Amar Saïdani, farouche soutien de Bouteflika pour un autre mandat, ne cesse de faire parler de lui en multipliant les déclarations tonitruantes, notamment à travers des médias internationaux sur une «mésentente» entre la présidence de la République et l’institution militaire. Des déclarations que qualifient les adversaires de Saïdani d’«irresponsables» et de «dangereuses», d’autant plus qu’elles interviennent dans un contexte régional «explosif». Mais Saïdani, en véritable «meneur», ne compte pas ranger son arme. Il faut s’attendre à une rude bataille entre son camp et celui des contestataires. Une bataille dans laquelle il risque de laisser des plumes, lui qui dit voler de ses propres ailes.
Sonia B.
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