Comment faire de l’argent en restant au lit

Zigoto est chargé de couvrir le Salon du livre.
Première opération (Zigoto est dans son lit)
– Allo, Bouride ? C’est Zigoto. J’anime une rencontre littéraire sur la chaîne ChikayaTV, es-tu des nôtres ? OK. J’avertis le poste de garde pour qu’on te laisse passer. Le thème ? «L’histoire du FLN et du cirque Amar».

Zigoto est chargé de couvrir le Salon du livre.
Première opération (Zigoto est dans son lit)
– Allo, Bouride ? C’est Zigoto. J’anime une rencontre littéraire sur la chaîne ChikayaTV, es-tu des nôtres ? OK. J’avertis le poste de garde pour qu’on te laisse passer. Le thème ? «L’histoire du FLN et du cirque Amar».
On est venu chercher zigoto douillettement. On le maquille, on le congratule. L’émission se déroule comme prévu. Zigoto empochera 5 000 DA. Il retourne se coucher.
Deuxième opération (le même jour de son lit)
– Allo, Zigounette? C’est Zigoto de l’Organe du FLN. Je fais une émission demain à 16h sur la chaîne de radio «Culture Sec». Es-tu des nôtres ? Merci. L’émission s’intitule «Du diplodocus au diplôme !». On parlera de l’attribution des diplômes universitaires aux cadres du FLN et aux anciens moudjahidine, les vrais comme les faux, depuis 1970 à nos jours. Nombreux sont aujourd’hui avocats, politologues et khortilogues !
L’émission se déroule comme prévu et Zigoto retourne se coucher. Il empochera 5 000 DA.
Troisième opération (le lendemain toujours de son lit)
– Allo, Mme Macadam ? C’est Zigoto de l’Organe du FLN. Je réunis trois écrivains au Salon du livre. Etes-vous des nôtres ? D’ac, c’est au pavillon B. Je suis le modérateur. Le sujet ? Vous notez : «Le comportement pavlovien des bonobos et des cadres du FLN durant le réchauffement climatique à Hydra».
Zigoto sort de son lit pour un petit déplacement vers le Salon du livre. On est venu le chercher douillettement.
Zigoto empochera 50 000 DA en tant que modérateur. Il retourne se coucher.
Quatrième opération (deux jours passent, Zigoto est dans son lit)
– Allo, Benkicru ? C’est Zigoto, je voudrai une interview pour l’Organe du FLN. Je t’envoie un questionnaire, me le renvoyer par courriel (mon mail : moizigoto@yakhoo). S’il te plaît, pas plus de 3 000 signes.
Zigoto prend une feuille posée sur sa table de nuit. «Tu notes les questions» :
1 – Depuis quand êtes-vous écrivain ?
2 – Ecrivez-vous la nuit ou bien le jour.
3 – Ecrivez-vous avec le stylo ou avec «l’ordonnateur» ?
Les réponses de Benkicru paraîtront deux jours plus tard. Zigoto empochera 5 000 DA.
A la fin de la semaine, Zigoto, toujours dans son lit, avale ce qui reste de whisky, sort son carnet de la table de nuit et note : gains de la semaine – 65 000 DA. Il écrit en dessous : « Tous des c.. !»
Puis il téléphone au responsable du parti : « Chef, je me suis fait 65 000 DA. Je t’envoie ta part, comme convenu.»
Abderrahmane Zakad, urbaniste
 

Comment (3)

    Anonyme
    20 novembre 2013 - 13 h 04 min

    En plus de cela ceux qu’on
    En plus de cela ceux qu’on traite de diaspora qui viennent happer les marchés destinés avant tout aux algériens qui ont choisi de rester et construire leur pays. Leur formule est de créer une entreprise à 100.000,00 DZD et d’en créer ou de s’associer de l’autre coté avec une autre pour régler le chômage d’outre mer et de transférer autant de devises de l’autre coté. Chercher sur le web des mots clefs comme data hassi-messaoud, etc. et vous verrez. Ceci se passe surtout dans le IT surtout immatériel. Espérons qu’une enquête fera découvrir ce mal qui range le pays.

    Ps:Certains ont même bénéficié de l’ansej et autres.

    Farid achour
    11 novembre 2013 - 15 h 29 min

    Chaque matin que je me
    Chaque matin que je me réveille, je constate à ma grande stupeur que les vertus de mes ancêtres, la réflexion, l’éthique, la noblesse, la solidarité et la grandeur de l’âme, n’ont plus de place dans nos comportements. La place publique plus qu’une arène de gladiateurs, est devenue un milieu hostile qui regroupe chaque matin dealers, barbouzes, proxénètes , élus locaux et prédateurs dans un combat singulier. Quotidiennement, on détruit et on s’autodétruit pour un 4×4, pour un lot de terrain, pour une villa, pour une poignée d’euros, pour débaucher la femme ou la fille du voisin…Puis comme ça, soudainement, une question me traverse l’esprit : toutes ces personnes hypocrites qui ont pris possession du destin de la ville, sont-elles mes semblables ? Pendant plusieurs moments, j’étais comme paralysé par l’idée de ne pouvoir trouver une ligne de démarcation entre l’homme et l’animal. Loin de moi l’idée d’écœurer les âmes humbles, de déshonorer notre passé et d’humilier l’algérien, mais la vérité est là, implacable : désormais rien ne nous distingue de l’animal. L’algérien vit comme un animal, il a oublié sa véritable identité, il a oublié les règles qui régissent l’humanité, l’école et l’éducation civique. Tout le temps, il est aux aguets, soit pour fuir le danger, soit pour chasser et causer la déchéance de l’autre ; l’autre, celui qui s’obstine à provoquer sa faillite.
    L’algérien n’a ni amis ni convictions. Il n’a que des ennemis dont il mesure à longueur de journée la force et la capacité de nuisance, et l’incertitude du lendemain. L’algérien adore l’angoisse, c’est sa nature. Dieu, la providence et le châtiment divin, c’est juste de la comédie, une arnaque pour tromper la vigilance de l’autre. L’algérien n’a plus de courage ; tout ce qu’il entreprend, il le fait par lâcheté, par peur de l’autre et par instinct de survie. L’algérien, cet héritier du 1er novembre 1954, ne ressent que la haine, la violence et le besoin de mentir tout le temps pour survivre. C’est un arrangement avec on ne sait quel partenaire. Depuis le 1er novembre 1954, les choses ont évolué au point ou il n’a plus besoin de son identité humaine. D’ailleurs celle-ci l’encombre et risque de lui faire perdre le combat qu’il mène non pas pour vivre dans l’opulence, mais pour traquer et dominer l’autre. Par bien des aspects, en pensant à cette philosophie d’existence qui me rappelle la conduite des rats et des reptiles, j’ai honte de ce que je suis. Ne pas tricher, ne pas mentir, ne pas faire de mal revient a ne pas exister.
    (…)

    Anonyme
    10 novembre 2013 - 12 h 19 min

    C’est très bien, c’est très
    C’est très bien, c’est très bien m. Zakad vous auriez du d(‘ailleurs rajouter à cette longue liste de diplôme et autres trafics du FLN, les sessions spéciales du BAC réservées aux enfants de la « famille révolutionnaire ».Vous auriez pu rajouter aussi les bourses spéciales qu’on accorde qu’aux actifs des Kasmates.

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