Larbi Ould Khelifa fait de la publicité au FLN à l’APN
Le président de l’Assemblée populaire nationale, Mohamed Larbi Ould Khelifa, a-t-il perdu le sens de la mesure ? Il faut bien se rendre à l’évidence que c’est vraiment le cas, sinon comment expliquer que le troisième personnage de l’Etat, qui, certes, est issu d’un parti politique qui s’appelle le Front de libération nationale, ne s’est pas empêché de faire la promotion de sa formation politique en usant de propos qui dépassent l’entendement. Dans une allocution prononcée lors d'un déjeuner-débat sur le projet de loi de finances 2014 organisé par le parti du FLN en l'honneur de ses députés des deux chambres du Parlement, le président de l’APN a proclamé que sa formation, le FLN, «représente la mémoire et les aspirations du peuple algérien». Pourquoi cette confusion encore entretenue entre le FLN historique qui a libéré le pays du joug colonial et celui d’aujourd’hui dirigé par un certain Saïdani ? N’est-ce pas là une insulte à la mémoire du FLN historique qui a fédéré le peuple algérien autour de la cause nationale ? On ne peut que tomber des nues quand on entend M. Ould Khelifa marteler que «le président d'honneur du parti, Abdelaziz Bouteflika, a donné au FLN une crédibilité et lui a permis de prendre les devants de la scène politique». On peut lui trouver des circonstances atténuantes lorsqu’il appelle les citoyens à «être au rendez-vous» des échéances importantes l'année prochaine, allusion à l’élection présidentielle de 2014. Un rendez-vous somme toute important dans la construction démocratique du pays et qui concerne tous les citoyens sans exception. Mais pourquoi le président de l’APN se mue-t-il aujourd’hui et brusquement en promoteur d’une formation politique fut-elle celle dont il est issu, oubliant le devoir de réserve et la hauteur de vue que dicte la responsabilité qu’il occupe au sein d’une institution de la République ? Lui a-t-on demandé d’aller à la rescousse d’un Saïdani aux abois ? Visiblement, tous les coups sont permis pour faire perdurer un système sans avenir.
Amine Sadek
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