Désordre public
Par Kamel Moulfi – La violence qui s’est emparée des «nouveaux» quartiers de la banlieue d’Alger a pris ces derniers temps une tournure inquiétante qui amène à s’interroger sur l’attitude des services de police face à ce phénomène. La police a montré sa capacité à intervenir avec une grande efficacité, directement ou par la simple dissuasion qu’inspirent la présence en force de ses agents, en tenue et en civil, et par les interpellations si nécessaire, pour empêcher les rassemblements de rue à caractère politique ou social, pourtant absolument pacifiques et animés par des citoyens dont, le plus souvent, l’action ne comporte aucun risque sérieux en matière d’ordre public. Tout le monde l’aura constaté, les personnes qui tentent de se regrouper pour faire connaître leurs revendications ne portent que des banderoles ou des panneaux sur lesquels ils écrivent ce qu’ils réclament des pouvoirs publics. Il s’agit d’enseignants, de chômeurs, d’anciens appelés du service national, ou d’autres catégories de la population qui s’estiment lésées dans leurs droits et réclament réparation, et leurs actions sont annoncées à l’avance et menées par des organisations bien identifiées. Très souvent, d’ailleurs, non seulement leurs revendications sont reconnues légitimes – certes a posteriori – par les autorités mais elles sont satisfaites comme le démontre la vague d’augmentations de salaires qui ont été accordées en 2011 et en 2012. Personne ne comprend alors que des bandes de voyous puissent faire la loi dans certains quartiers, mener de véritables descentes punitives et engager des batailles rangées à l’aide d’armes blanches. La population des quartiers concernés vit dans l’insécurité et attend qu’il soit mis fin à ce genre de situation. Naturellement, la répression ne suffit pas à extirper les germes de violence, tout un travail de proximité vers les jeunes est à faire et c’est là que la direction de la jeunesse et des sports de la wilaya d’Alger est interpellée pour regarder ce qu’il y a à faire de ce côté et ne pas s’occuper uniquement des endroits plutôt tranquilles comme le centre de la ville.
K. M.
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