Yasmina Khadra : «Le centre que je dirige est une vulgaire institution»
Candidat à la présidentielle de 2014, l’écrivain Yasmina Khadra multiplie les passages sur des plateaux télé d’ici et d’ailleurs. Ce célèbre romancier affirme être animé par une volonté de «déverrouiller l’Algérie». Lors de son passage à l’émission «Grand angle» de TV5 Monde, Yasmina Khadra a clairement exprimé ses motivations et donné une esquisse de ce projet présidentiel. Avec sa suffisance habituelle qui agace de plus en plus en Algérie, Yasmina Khadra affirme qu’il sera «une bonne chose» pour l’Algérie, considérant «indécent» de ne pas réagir à ce qui se passe dans son pays. Selon lui, l’Algérie est aujourd’hui un «pays verrouillé». Il s’étonne, d’ailleurs, de la volonté du président Bouteflika de «se maintenir au pouvoir» malgré ses grands soucis de santé. Pour l’auteur de A quoi rêvent les loups, l’Algérie est gouvernée par «des responsables irresponsables et des décideurs indécis». Yasmina Khadra dit être porteur d’un projet qui va tout d’abord «normaliser la vie des Algériens» et leur «redonner des repères et de la confiance», perdus depuis longtemps. Il s’engage à remettre sur selle la «compétence» dont regorge ce pays de 39 millions d’habitants et à la laisser s’exprimer en toute liberté. Pour concrétiser son projet, Yasmina Khadra dit ne pas avoir besoin d’un parti politique car «je suis un nom» en Algérie. Autrement dit, les Algériens le connaissent bien et beaucoup d’entre eux auraient déjà apprécié le monde imaginaire raconté dans ses romans. Pour cet écrivain, l’armée algérienne «ne joue aucun rôle politique», qualifiant de «pures spéculations» tout ce qui s’écrit sur le sujet. Il appelle par la même à sortir de la suspicion permanente de l’implication des militaires dans la vie politique nationale. Le directeur du Centre culturel algérien à Paris rejette les accusations selon lesquelles il serait très proche du président Boutelfika qui lui a d’ailleurs confié la gestion de cette entité culturelle algérienne en France. Et pour convaincre du contraire, Khadra ira jusqu’à qualifier ce centre culturel de «vulgaire institution» à laquelle «on veut donner une importance qu’il n’a pas». Il a même dit sur ce plateau télé que ce centre «a bien profité de sa notoriété et pas l’inverse». Pas étonnant de quelqu’un qui se considère comme le meilleur écrivain du monde et une véritable icône planétaire de la littérature.
Sonia B.
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